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Accaparement des terres : regard croisé de la CMAT et FIAN internationale

Après une visite de terrain à Samnadougou (office du Niger), San et à Sansanding, la Convergence malienne contre l’accaparement des terres (CMAT), en partenariat avec l’Organisationn internationale pour le droit à l’alimentation (FIANA), a animé, jeudi dernier, une conférence de presse au siège de la Coordination nationale des organisations paysannes (CNOP), à Kalaban-Coura-Sud. Il s’agissait d’attirer l’attention des autorités maliennes sur les risques d’expropriation des paysans de leurs terres au profit des entreprises multinationales sur la sécurité alimentaire.

Convergence malienne contre accaparement terres CMAT

La conférence était principalement animée par le président de la CNOP, Ibrahim COULIBALy, du Coordinateur Afrique de FIAN, Valentin HATEGEKIMANA, ainsi que de Massa KONE de l’UACDDDD.                                                                                                                                                                                                                                                            Ibrahim COULIBALY a indiqué que la gestion du foncier était devenue une question cruciale, dans notre pays, au cours de cette dernière décennie. La terre tant au niveau urbain, périurbain que  rural, est une denrée assez convoitée par de nombreux nantis, tant au niveau national et chez les investisseurs. Ainsi, pour l’acquérir, tous les moyens sont utilisés, même les plus inhumains.

Si dans les milieux urbains, il n’est pas rare de voir des pauvres spoliés, expropriés ou déguerpis de leur terre, en milieu rural, c’est l’accaparement qui est la forme courante. Elle a pour conséquence, la destruction des ressources naturelles, des champs et des habitations des paysans, selon lui.

La CNOP est la principale organisation concernée par l’accaparement des terres, puis que ce sont ses membres qui en souffrent, a indiqué son président.

Les insuffisances de production des paysans ne s’expliquent pas par leur manque de capacité, mais plutôt par un manque de moyens mis à leur disposition. Les paysans souffrent d’un manque de soutien financier et politique au Mali, a-t-il martelé.

Si le Mali ne prend pas garde, il risque de se faire avoir, comme le cas est arrivé au Brésil où le gouvernement est actuellement en train de racheter les terres vendues aux multinationales à des prix d’or.

Le coordinateur Afrique de FIAN a fait savoir que son organisation appuie les victimes d’accaparement dans leurs revendications, en matière de droit à l’alimentation, selon son président. FIAN, dit-il, se compose de 19 sections et coordinations nationales, ainsi que des individus, dans plus de 50 pays, à travers le monde, a fait savoir le coordinateur.

Après une visite dans les localités touchées de notre pays, notamment à Samnadougou, San et Sansanding, le coordinateur Afrique de FIAN s’est dit préoccupé.

«Je dois vous dire que la situation est alarmante. Dans certains cas, les enfants ne peuvent plus aller à l’école, parce que les parents sont obligés d’aller chercher à plusieurs kms des espaces cultivables. Les maladies liées à l’utilisation abusive des pesticides ont causé des maladies respiratoires aiguës à des enfants du village à d’autres endroits…», a déploré le responsable de FIAN. Selon lui, l’agriculture familiale doit pouvoir subsister à côté de l’agrobusness. Car, 60% de la population malienne doivent leur existence à cette agriculture.

L’État du Mali doit revoir sa façon de faire, au risque de faire face à une désintégration socio-économique importante, a-t-il conseillé.

Massa KONE a indiqué que la CMAT qui est une convergence de quatre structures faitières (AOPP, CAD-Mali, CNOP-Mali, LJDH et UACDDDD) œuvre, depuis un certain temps à remettre les paysans spoliés dans leurs droits.

Sur la question, il a souligné que beaucoup avait déjà été fait même si le chemin reste encore long à parcourir. La CMAT assiste et appuie les paysans dans les actions en justice, elle a interpellé différents ministres concernés par le phénomène et organisé des formations (para juristes) à l’endroit des paysans.

Pour le cas précis de Samnadougou, une lettre ouverte en date, du 7 avril 2013, a été adressée au gouverneur de Ségou pour demander l’arrêt des travaux en cours de Modibo KEITA. Mieux, une décision n°0588/MATDAT-SG émanant du ministre de l’Administration territoriale, en date du 22 mars 2013, demandant tout arrêt des travaux, a été adressée à Modibo KEITA, selon Massa KONE. Le processus suit son cours normal. Malgré l’entêtement de l’opérateur économique à poursuivre les travaux, la CMAT nourrit beaucoup d’espoir qu’un jour la vérité triomphera.

Par Sidi DAO

 

Source: Info-Matin.info

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