Aujourd’hui le Mali, «grand malade», est en train de se remettre petit à petit des «blessures» de la douloureuse crise du nord et du putsch du 22 mars 2012. Surtout, après l’organisation réussie de l’élection présidentielle. Aussi, la boucle des élections législatives qui sera bouclée le 15 décembre prochain, permettra au Mali de reprendre le train de la démocratie. Mais une équation demeure : quels partis politiques iront dans l’opposition ?
Au lendemain de l’élection présidentielle à l’issue de laquelle Ibrahim Boubacar Kéita a été élu, certains partis politiques se disaient prêts à animer l’opposition. Au rang desquels on peut citer l’Union pour la République et la démocratie (URD) et ses alliés au second tour de l’élection présidentielle (PDES, Parena, Fare an ka wuli, une partie de l’Adéma-PASJ, etc.)
«Je n’irai pas à la soupe. Je préférai avec mes alliés, faire des propositions alternatives au nouveau président de la République et le critiquer s’il le faut…. J’animerai une opposition responsable en faisant des critiques constructives… », déclarait Soumaila Cissé le 13 aout dernier, après avoir reconnu la victoire d’IBK à la présidentielle. Ce jour-là, ils étaient nombreux les Maliens, en tout cas ceux qui se soucient d’une vraie démocratie, à dire que la question de l’opposition est enfin réglée. Puisqu’on ne saurait parler de démocratie sans opposition.
Mais à quelques jours de la fin des élections législatives, cette donne semble changer. Car, les alliés sur lesquels le patron de l’URD comptait pour aller dans l’opposition changent de langage. «L’Adéma n’irai pas dans l’opposition», a laissé entendre sur les antennes de RFI, Pr Tiemoko Sangaré, président par intérim de l’Adéma-PASJ.
Il semble que cette déclaration de l’Adéma-PASJ, qui a voulu lever l’équivoque sur sa position, a semé la panique au sein du parti de la poignée de mains qui se sent trahi.
Selon un membre du Bureau exécutif national de l’URD, le débat d’aller ou de ne pas aller à l’opposition est actuellement très tendu entre les responsables de l’URD. Contrairement à la position du président d’honneur de l’URD, Soumaïla Cissé, certains militants pensent que le choix de l’opposition est un choix périlleux pour le parti. Ceux-ci préfèrent, dit-on, que le parti reste dans le giron du pouvoir.
En attendant que la position officielle de l’URD ne soit connue, il est permis de dire que l’opposition n’a pas encore trouvé preneur.