Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et ses alliés du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA dissident), la Coalition pour le peuple de l’Azawad (CPA d’Ibrahim Ag Assaley), la Coordination des mouvements de forces patriotiques pour la résistance (CM-FPR 2 de Baba Kantao), sont aujourd’hui dans la tourmente.
Après avoir refusé de parapher le projet d’accord à Alger, le retour de la délégation de ces séparatistes regroupés dans la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) est attendu d’un moment à l’autre à Kidal par une population très remontée contre le document. Pourtant c’est bien cette base survoltée que les séparatistes prétendent vouloir consulter avant de parapher le document dans 72 heures ou 2 semaines au maximum. Les marches de protestation qui ont été organisées à Kidal, Ber et Ménaka, témoignent du dégré de rejet du projet d’accord au sein de l’opinion de l’Azawad.
Dans ces conditions, inutile de dire que les mandants ne pourront jamais admettre que l’accord soit signé dans cet état parce que cela annihilera tous les efforts consentis par ces populations pour le sécessionnisme. Le document ne parle ni d’indépendance, ni de fédéralisme encore moins d’autonomie. Il ne reconnait même pas l’Azawad comme une entité politique et territoriale au Mali. Ce qui constitue un désaveu de la communauté internationale à l’endroit des aspirations des rebelles. Le hic, c’est que le document n’est plus modifiable, amendable. Il est même scllé, selon le ministre malien des Affaires étrangères de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop.
« Il n’y a plus aucune modification possible à apporter à ce document, il est scellé », a dit hier le ministre Diop lors d’une conférence de presse à Bamako. Dans ce cas, quelle marge de manœuvre encore pour les rebelles ? Sans oublier que la France (un fervent soutien du MNLA) par la voie de son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, appelle toutes les parties à signer le document dans les meilleurs délais. Elle trouve donc bon le projet d’accord au même titre d’ailleurs que les Etats Unis. Et n’oublions pas que le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, dans une interview accordée à nos confrères de RFI disait que la France sera là pour l’application de cet accord.
Du coup, le MNLA et ses alliés se retrouvent coincés, se trouvant entre le marteau de la communauté internationale qui donne son quitus au document et l’enclume de leurs populations lesquelles le rejettent.
Dans tous les cas, en un moment donné il va falloir arrêter avec toutes ces gesticulations et parapher le document qui normalement doit permettre d’aller en avant. In fine, il s’agit de tourner cette page sombre de notre histoire et se consacrer à l’essentiel : le développement du pays.
Abdoulaye Diakité
Source: Autre presse