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Zimbabwe : après la répression meurtrière, Mnangagwa veut résoudre « pacifiquement les différends »

Alors que les tirs à balles réelles ont fait au moins trois morts mercredi chez les partisans de l’opposition, le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa a appelé jeudi à « résoudre pacifiquement » les différends avec son rival, Nelson Chamisa. L’armée patrouillait jeudi dans les rues de Harare.

Son appel a-t-il la moindre chance de paraître sincère et crédible aux yeux de l’opposition ? Quelques heures après la violente répression des manifestants par les forces de sécurité ayant coûté la vie à au moins trois personnes, Emmerson Mnangagwa, le président zimbabwéen, s’est fendu d’un appel au calme sur son compte Twitter.

« Nous avons été en contact avec Nelson Chamisa [candidat du parti d’opposition Mouvement pour le changement démocratique, MDC] pour discuter de la façon de désamorcer la situation et nous devons maintenir ce dialogue afin de protéger la paix qui nous tient à cœur », a-t-il assuré, avant de demander à « résoudre nos différends pacifiquement ».

Calme à Harare jeudi matin

Des mots qui contrastent violemment avec la répression commise par les forces de l’ordre la veille. Mercredi, après l’annonce de la victoire écrasante aux législatives de la Zanu-PF, les opposants d’Emmerson Mnangagwa sont descendus dans la rue à Harare pour crier à la fraude. Après avoir tiré des coups de canon à eau, la police a ouvert le feu sur les manifestants, tuant au moins trois d’entre eux.

Jeudi matin, des policiers et soldats étaient stationnés dans plusieurs points névralgiques de la capitale. La commission électorale a de son côté appelé la population « à la patience » dans l’attente des résultats de la présidentielle.

Condamnations internationales

Le vote lundi s’était pourtant déroulé dans le calme. Les Zimbabwéens s’étaient rendus en masse aux urnes pour les premières élections présidentielle, législatives et municipales organisées depuis la chute de Robert Mugabe en novembre, après trente-sept ans au pouvoir.

Mais le calme apparent a rapidement laissé place à un climat de violence. Mercredi, la communauté internationale – le Royaume-Uni, les États-Unis et l’ONU en tête – ont ainsi appelé le pouvoir à la « retenue ». Jeudi, les observateurs électoraux du Commonwealth ont quant à eux « catégoriquement dénoncé l’usage excessif de la force contre des civils non armés ». Ils ont demandé à la commission électorale (ZEC) d’ »annoncer, sans plus attendre, tous les résultats des élections ».

Jeune Afrique

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