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Zahabi Ould Sidi Mohamed : « On est sur la bonne voie, on aura un accord inclusif… »

Le ministre malien de la Réconciliation nationale, se réjouit du déroulement des pourparlers inclusifs inter-maliens et affiche son optimisme quant à l’aboutissement à un accord inclusif.

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Journaldumali.com : Trois semaines de négociations, que retenez-vous essentiellement ?
Zahabi Ould Sidi Mohamed : Nous avons fait de grandes avancées par rapport aux différentes questions. C’est vrai que ça avance lentement mais un processus de paix, c’est souvent le cas. On discute à fond de toutes les questions et les points de vue sont divergents sur certains aspects. Donc ça prend du temps. Mais mon constat personnel est qu’il y a une volonté de tous les Maliens de rester ensemble, il y a aussi une volonté de faire la paix. Tout le monde sait qu’il faut faire la paix parce qu’on est condamné à vivre ensemble, on est condamné à gérer notre pays ensemble. C’est le plus important. Je peux rassurer tous nos compatriotes qu’on est sur la bonne voie et qu’on aura un accord inclusif qui pourra aider le gouvernement à gérer notre pays et à améliorer les conditions de vie de toutes les populations sans distinction aucune.

Que pensez-vous des remous constatés dans certains groupes armés à Alger ?
Je suis du gouvernement donc je ne mêle pas des problèmes entre l’autre partie. Nous avons constaté qu’il y a des divergences entre les leaders de ces mouvements et qui ont entrainé des remous. Au sein des mouvements, ils y a des courants différents, des visions contradictoires. Mais ça n’influe pas sur le fond de ce que nous faisons. Le plus important dans tout ça c’est que nous avons tenu, la médiation et le gouvernement, à l’exclusivité du processus. Quel que soit le camp où tu te trouves ou ton choix personnel, tu seras entendu. Toutes les parties sont entendues : les grandes tendances, les tendances moyennes, les tendances minoritaires… Et c’est pourquoi ce processus, à mon avis, prend du temps. Mais au finish nous sommes très confiants qu’on aura un accord inclusif dans lequel tous les Maliens se reconnaissent. Un accord réaliste qui garantit l’unité et l’intégrité territoriale de notre pays et qui va nous permettre de nous mettre tous au travail très rapidement pour reconstruire notre pays. Et comme je le dis souvent tout comme le président de la République (Ibrahim Boubacar Kéita, ndlr), pour faire en sorte que notre pays soit un pays émergent parce qu’on a le potentiel humain et économique.

Les groupes armés de la coordination et ceux de la plateforme devaient négocier ensemble avec le gouvernement malien en présence de l’équipe de médiation internationale. Mais finalement les parties ont travaillé séparément comme lors de la première phase. Est-ce un handicap pour la suite des travaux ?
A mon avis cela ne saurait être un handicap parce que les mêmes équipes du gouvernement tout comme la même équipe de médiation négocient avec toutes les parties. Et ce sont les mêmes sujets qui sont débattus. Ce que la médiation a proposé, c’est qu’on gagnerait du temps à ce que tout le monde soit ensemble et qu’on discute en toute démocratie. Que chacun exprime son point de vue qui n’est pas obligatoirement le même qu’un autre. Après tout, le résultat final doit être un consensus entre tous les Maliens. Donc le fait que les gens n’aient pas discuté dans la même salle est peut-être un handicap pour l’accélération du processus mais ce n’est pas un facteur qui peut altérer la qualité de ce que l’on fait. Je reste très optimiste qu’on aura la paix car c’est le sentiment partagé par tout le monde.

Pendant que le gouvernement du Mali propose une décentralisation poussée ou une régionalisation, les groupes armés de la coordination réclament une fédération. Que vous inspire cette situation ?
D’abord il y a des documents de base qu’on a signés. Il y a l’accord de Ouagadougou qui prévoit le respect de l’unité et de l’intégrité territoriale du Mali. Il y a aussi la feuille de route qui a déterminé les mêmes principes de base comme la laïcité de l’Etat et la forme républicaine de l’Etat. C’est déjà un acquis sur le lequel les parties se sont entendues. Mais c’est une négociation, on met la barre très haut. Certains ont demandé l’indépendance, après ils ont revu leur position pour demander le fédéralisme. Mais ils se sont engagés sur les principes de base. Et pour nous, tout ce qui ne sera pas conforme aux principes de base ne sera pas signé par le gouvernement. Ensuite ce document qu’on est en train de préparer, conformément à la volonté du président de la République, sera soumis aux Maliens qui vont l’observer et l’étudier. On va l’expliquer à l’Assemblée nationale et dans toutes les régions du Mali avant même d’aller à la signature. Et les mouvements aussi auront le temps d’aller expliquer à leur base, à leurs militants. Donc ce qu’on fait ce n’est pas un accord, c’est un projet d’accord.

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