’insalubrité est grande à Yirimadio au point que les condiments vendus sur le marché sont aujourd’hui sur le point d’être boycottés.
Les décharges provisoires ont la fâcheuse habitude de devenir au fil du temps des dépotoirs permanents, exacerbant les difficultés d’assainissement de la ville. Le cas du quartier de Yirimadio, en commune VI de Bamako, illustre bien ce travers.
Situé à la périphérie bamakoise, Yirimadio est un des quartiers le plus peuplé de la capitale. Avec plus de 7000 âmes, ce quartier de la Commune VI souffre de l’insalubrité, avec des ruelles impraticables à cause des ordures et des eaux usées du marigot qui y sont déversées à côté du marché. Une partie de la population de Yirimadio fait aujourd’hui face à des désagréments. Les déchets plastiques éparpillés à perte de vue ont fini par pourrir la vie de certains habitants de ce quartier. Le quartier est envahi par une marée de petits sachets plastiques noirs. On ne fait plus la différence entre le marché et le dépôt d’ordures. Quand il vente, les intrus envahissent les concessions voisines.
Selon l’adjoint au maire de Yirimadio, Mamadou Coulibaly, le lotissement de Yirimadio n’étant pas à termes, il n’y a pas de possibilité de prévoir des dépôts d’ordures de transit. Actuellement, il y a deux dépôts de transit reconnus par l’Etat. Un près du marché et l’autre à côté du cimetière. En janvier, le gouvernement avait promis d’enlever les ordures. 4000 m3 ont été enlevés, mais il en reste encore autant de m3.
Par rapport à l’enlèvement des ordures, la loi prévoit que chaque ménage doit payer une somme à la mairie. Tout le monde devrait payer 3000 FCFA par an et par personne de 18 à 50 ans. Aujourd’hui ,cette politique piétine à cause du non-payement de cette somme. Pour Adama Traoré, conseiller auprès du chef de quartier de Yirimadio, et promoteur du groupement d’intérêt économique (GIE) « Faso Dambé« , « la première cause de l’insalubrité à Yirimadio est la non viabilisation. Quand le quartier n’est pas viabilisé la population crée des dépôts anarchiques un peu partout« .
« Parfois quand il y a du vent, les cours de nos concessions sont remplies des déchets plastiques. Même l’intérieur de nos maisons n’est pas épargnée« , témoigne un habitant, choqué par cette immense décharge qu’il considère comme une grosse épine dans leur pied.
« Ici on côtoie toutes sortes de déchets. Il y a des sachets plastiques partout et souvent le ciel est constamment enveloppé par la fumée des pneus brûlés. C’est un véritable calvaire que nous vivons et amer à supporter. C’est sûr que ces déchets ont de conséquences terribles sur notre santé », soutient une vendeuse, les condiments étalés à même dans des ordures.
Au milieu des mouches et d’odeur fétide à couper le souffle, ce marché est devenu, par la force des choses, une partie intégrante du dépotoir. Selon Adama Traoré « les GIE sont en étroite collaboration avec les autorités communales« . Elles signent des contrats avec les GIE d’assainissement chargés de collecter et déverser les ordures afin de les acheminer à leur destination finale. Mais ce travail piétine galement jusqu’à présent. Au fil du temps, les nuisances sont devenues extrêmes. Les feux, les fumées polluantes, les odeurs nauséabondes, les mouches sont devenues le quotidien des riverains qui s’insurgent alors contre le dépôt des ordures. Pour mettre fin à tout ce problème, il faut que les autorités accélèrent la viabilisation du quartier de Yirimadio.
Lamine Kané
(stagiaire)
Source: Les Echos