Aujourd’hui-Mali : Comment jugez-vous l’état actuel de l’escrime malienne ?
Wahabou Zoromé : Je pense que l’escrime malienne se porte bien et même très bien dans l’ensemble. Pour une toute jeune fédération, vous savez que ce n’est pas facile. Malgré cela, nous avons travaillé afin de donner une certaine audience à la discipline. En plus de cela, nous organisons régulièrement des compétitions pour que les escrimeurs et les escrimeuses puissent être en jambes avant les compétitions sous-régionales, africaines et internationales.
Que comptez-vous faire pour consolider les acquis et rehausser l’image de l’escrime malienne ?
L’escrime, comme les autres disciplines sportives, est encline aux changements parce que le sport va très vite, aussi bien sur le plan national qu’international. Donc, il faut toujours rester accroché au train. Cependant, les difficultés surgissent de partout et maintenant il faut absolument œuvrer pour pouvoir maintenir le cap. C’est-à-dire, tout faire pour garder le niveau des jeunes athlètes en leur offrant des formations et faire en sorte que ceux qui sont depuis un certain temps dans une logique de pouvoir se qualifier pour les compétitions majeures puissent maintenir leur forme.
Pour 2020, nous avons mis en place un programme de formation pour tous les acteurs de la discipline. Cela devrait commencer par la formation des journalistes sportifs parce que pour qu’une discipline soit connue, il faut que les journalistes comprennent davantage la discipline, surtout sur le plan technique et tactique. Malheureusement, les gestes-barrières établis par les autorités contre la propagation du Covid-19 nous ont poussés à remettre la formation à une date ultérieure. Donc, nous souhaitons ardemment que cette pandémie soit derrière nous afin que nous puissions encore programmer ces différentes activités. En plus des journalistes, nous envisageons également de former les autres acteurs comme les entraineurs et les athlètes.
Pouvez-vous nous faire le bilan de la saison écoulée et les perspectives pour la nouvelle saison ?
Aujourd’hui, nous sommes l’une des fédérations les plus actives. L’année dernière, en plus des compétitions nationales, nous avons organisé le Championnat d’Afrique sénior d’escrime où nous avons eu une participation record avec plus d’une vingtaine de pays. Depuis la création de cette compétition, il n’y a jamais eu une participation aussi importante. Nous avons également participé aux Jeux Africains de Rabat au Maroc au cours desquels nous avons pu obtenir une médaille de bronze dans l’épreuve combat par équipe. Malheureusement, faute de moyens financiers, nous n’avons pas pu participer au Championnat d’Afrique cadet et junior de l’escrime qui s’est déroulé à Accra au Ghana. A titre de rappel, nous avons été le premier pays à instituer ces compétitions, notamment les Championnats d’Afrique cadet et junior. D’ailleurs, la première édition de ces compétitions s’est déroulée au Mali et la troisième édition également. Pour les perspectives, nous avons déjà quelques athlètes qui sont en pole position pour pouvoir se qualifier pour les Jeux Olympiques Tokyo 2020. C’est lorsque nous étions dans cette préparation que cette pandémie est arrivée en ébranlant le monde du sport, mais nous pensons que ce n’est que partie remise parce que nous allons redémarrer encore plus fort.
Parlez-nous de l’Union des fédérations ouest africaines d’escrime (Ufoae) dont vous étiez le président ?
Effectivement, cette union a été créée du vivant du Contrôleur général de Police Feu Boubacar Diouf, ancien président de la Fédération malienne d’escrime. Paix à son âme ! Il y a juste quelques années, nous l’avons renouvelée à Dakar au Sénégal. Nous pensons que cette union pourrait apporter beaucoup plus aux pays de la Zone d’autant plus que le développement d’une discipline sportive passe forcément par des compétitions. C’est ce qui nous a amené à créer cette union, créer un tournoi pour les pays de la Commission économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao), ensuite créer un autre tournoi pour les pays de l’Union économique monétaire ouest africaine (Uémoa) et enfin créer des petites poches de compétition qui puissent vraiment mettre en jambes les athlètes de la Zone avant les échéances continentales voire internationales. Aujourd’hui, cette union se porte très bien.
L’Ufoae a-t-elle des projets pour les pays de la Zone dans le cadre de la promotion et du développement de l’escrime ?
Notre union a bel et bien des projets pour les pays membres. Il s’agit de valoriser plus le tournoi Cédéao que nous organisons chaque année depuis quatre ans. Hormis tout cela, il y a ce qu’on appelle les rencontres amicales que nous organisons entre le Sénégal, le Mali, Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Togo et le Nigéria. Ces compétitions sont à l’actif de l’Union des fédérations ouest africaines d’escrime et je pense que, crescendo, nous allons envisager de créer d’autres compétitions tout en invitant d’autres pays comme ceux du Maghreb, à savoir : l’Algérie, le Maroc, la Tunisie à donner plus d’engouement à ces compétitions.
En tant que vice-président du Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm), pouvez-vous nous parler de l’apport de cette structure dans la promotion et le développement des sports au Mali ?
Vous savez, le Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm) est l’émanation de l’ensemble des fédérations sportives du Mali. Aujourd’hui, plus que jamais, le Cnosm joue un rôle fondamental sinon indispensable par rapport au développement du sport au Mali.
Quand vous prenez une institution comme telle, il faut absolument que vous parliez de son président, c’est-à-dire le président Habib Sissoko qui est en train de tout mettre en œuvre pour que des compétitions au niveau national puissent se tenir régulièrement. Et ce qui illustre cela, c’est le partenariat qui existe entre le Comité national olympique et sportif du Mali et les fédérations sportives via le sponsoring Sotelma-Malitel. Ce partenariat est un exemple à saluer parce que ce genre de partenariat n’existe nulle part en Afrique. Vous avez, quand vous ôtez ces compétitions des compétitions de l’ensemble des fédérations sportives, il n’y aura plus rien comme compétition. Mieux que tout cela, le Cnosm accompagne les fédérations sportives lors des compétitions sous-régionales et africaines en leur prêtant ses bus pour le déplacement.
Aujourd’hui, le Comité national olympique et sportif du Mali joue un rôle fondamental, sinon indispensable dans la promotion et le développement du sport au Mali. En plus de cela, il y a des programmes de la solidarité olympique que le Comité accorde aux différentes fédérations sportives.
Avez-vous un message à l’endroit des sportifs maliens en général et celui des escrimeurs en particulier par rapport au Covid-19 ?
Le message que j’ai à l’endroit des sportifs et ceux des escrimeurs maliens c’est de respecter les gestes-barrières établis par les autorités sanitaires du pays afin d’éviter la propagation de cette pandémie. Je pense qu’à la sortie de cette crise sanitaire, le sport va encore aller plus haut, plus fort et plus vite.
Réalisé par Mahamadou TRAORE
Source: Aujourd’hui Mali