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Vouloir la paix n’est pas une peur de la guerre

Un an après le retrait des forces françaises de Barkhane et Takuba, notre pays enregistre les premiers affrontements entre l’armée nationale et les groupes armés séparatistes et leurs alliés narcoterroristes le 12 août 2023 lors de la rétrocession de la base de la Minusma de Ber. Face à la volonté clairement affichée des groupes armés d’en découdre avec les forces armées maliennes (FAMas), les forces onusiennes ont été obligées d’avancer leur retrait ; sans que cela les prémunissent d’être attaquées par les séparatistes qui les accusent d’avoir cédé leur emprise «aux ennemis FAMas-Wagner».

La reprise de la base de Ber mit le feu aux poudres. Car pour les séparatistes et leurs alliés narcoterroristes, c’est une perte incommensurable, un affront qui doit être lavé. Malgré l’appel au calme des autorités morales et de la commission des bons offices, des mercenaires sont recrutés depuis la Libye pour les besoins de la cause. Ceux qui ont refusé de retourner à la table du processus de paix s’ils n’étaient pas payés, pensent que l’heure était venue pour porter l’estocade au Mali, pardon poignarder encore la Nation dans le dos.
Avec les renforts de mercenaires venus de Libye, la CMA donne l’assaut à la citadelle Tombouctou voguant paisiblement sur le Niger. L’horreur est indescriptible, la boucherie humaine n’est pas digne de revendications malgré la jubilation qu’on attend en fond sonore sur des vidéos qui ont circulé sur les réseaux. Si la prétention Azawad ne veut pas être bâtie sur marre de sang, l’humanité aurait commandé à la CMA et à ses composantes de se démarquer et de condamner cet acte criminel, le plus affreux depuis le 19 janvier 2012. Mais hélas, le silence des ex-rebelles est expressif et compréhensible.
Si le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans de Iyad Ag Ghaly a revendiqué l’attaque kamikaze complexe contre la base des FAMas à Gao, la CMA et ses composantes n’ont eu aucune empathie à l’égard de la nation meurtrie par cet autre drame. Alors la question est comment et pourquoi se sont-ils sentis concernés par les représailles des FAMas contre les positions des terroristes qui les avaient attaqués la veille ?
En effet, ce samedi 9 septembre, les vecteurs aériens ont procédé à des frappes aériennes chirurgicales sur des positions terroristes. Se sentant morveuse, la CMA s’est mouchée et a affirmé par ses activistes que l’armée de l’air a attaqué ses positions à travers un Su-25 qui a décollé de la base de Kourougoussou dans l’après-midi. La CMA a affirmé que sa DCA aurait abattu le Su-25 qui serait tombé à Infardan à 10 kms à ouest Tinouker. Or, selon des sources locales, le vecteur aérien serait tombé sur la colline de Bardji à Hamakouladji, commune de Sonni Ali Ber. Or, la colline de Bardji est distante de 45 km de Tin Aouker à l’Ouest vers le fleuve Niger et la route Gao- Bourem.
Selon les mêmes sources locales qui ne sont pas connues pour caresser la Transition dans le sens du poil, le crash serait dû au mauvais temps dans la zone de Gao. Il y avait un vent violent et une tornade suivis d’une grosse pluie. Les pilotes ont réussi à s’éjecter selon des sources locales. L’avion n’a été touché par aucune frappe de quoi que ce soit. Le lieu du crash n’est pas aussi Tin-Aouker, mais Hamakouladji à plus de 40 kilomètres.
En affirmant avoir abattu (même si c’est faux) ; les séparatistes de la CMA assument la responsabilité de la reprise de la belligérance et de la déclaration de guerre contre l’armée nationale. En déclarant leurs troupes «armée nationale de l’Azawad » la cellule d’information et de communication des affaires militaires de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) sort de l’Accord par un coup de poignard dans le dos encore de la nation. Car il ne peut y avoir deux armées nationales sur un même territoire.
Faut-il faire enfin cette guerre que souhaite la CMA ? La paix a toutes ses chances encore sur cette terre meurtrie. Et nul ne prêche une mare de sang, des larmes, des veuves et des orphelins. Mais le pays ne peut se construire et progresser dans la bravade et la défiance d’une minorité qui pense pouvoir s’imposer à la majorité par la force des armes et par la propagande outrageante et outrancière. Le Mali est terre d’honneur et de dignité, que nos frères de l’Azawad qui pense le moment venu ne l’oublient pas. Le Mali n’a pas peur de la guerre.
À Info-Matin nous ne crions point la vengeance et nous ne prêchons point le pogrom malgré la plaie ouverte, juste le désarmement sans état d’âme de la CMA et de tous les groupes armés afin de renforcer la cohésion sociale et cimenter durablement la paix. Seul l’État devrait avoir le monopole de la force.
Que tous ceux qui veulent un Mali un et indivisible, en paix et dans la cohésion, partis politiques, sociétés civiles, mouvements signataires (dont les représentants sont dans les hautes fonctions de l’État notamment), mouvements de jeunes et de femmes manifestent leur loyauté envers la République en condamnant ces tueries terroristes et déclinant leur soutien aux FAMas, uniques forces armées nationales.

SIKOU BAH

Info Matin

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