Pour ne pas rater un marché de 40.000FCFA, le cordonnier fait croire au vendeur de pain, réticent à prêter sa moto de 400.000 FCFA à un inconnu, qu’il vient du même village que son client or, c’était faux. Le vendeur de pain mis en confiance, accepte de donner son engin, mais le fait conduire par son ami pour accompagner le client du cordonnier à sa destination. En cours de chemin, le client qui dit s’appeler Haïdara se fait remettre deux litres d’essence dans une station et sans payer le prix, retire avec ruse la moto à son conducteur, obligé ensuite de payer. Lui court toujours. A la Brigade territoriale de gendarmerie où l’enquête est ouverte, le cordonnier qui a perdu son marché de 40.000 FCFA est sommé de payer les 400.000 FCFA, le prix de la moto.
C’est l’affaire dont a été saisie le mercredi 6 mai dernier, la Brigade territoriale de gendarmerie de Kati. Ousmane Dicko est un distributeur de pain. Pendant ses moments libres, il se rend à Kati Farada à l’ex-poste de contrôle de la Douane pour causer. C’est au même endroit qu’Abdou Diawara, cordonnier de son état, tient son atelier. Ce jour, vers 11H, il est abordé pour un client potentiel qui dit s’appeler Haïdara, sans plus de précision. Il veut se faire confectionner une amulette à plusieurs nœuds. Après discussion, ils se mettent d’accord sur 40.000 FCFA. Mais en attendant la finition de son travail, Haïdara veut aller au centre ville de Kati pour une affaire. Il demande au cordonnier de lui trouver une moto. N’ayant pas de moto, ce dernier demande à Ousmane qu’il connait de prêter sa moto Sanili qu’il utilise pour distribuer son pain à son client.
Ousmane refuse car, il ne le connait pas. Pour le mettre en confiance, le cordonnier lui dit qu’il vient du même village que Haïdara or, c’était pour ne pas rater le marché de 40.000FCFA. Le livreur de pain accepte, mais remet son engin à son ami Djimé Traoré, à charge pour ce dernier de conduire la moto pour accompagner Haïdara à sa destination. Dans une station d’essence, Haïdara dit au conducteur de s’arrêter pour prendre deux litres d’essence. Alors que le pompiste avait fini de servir l’essence, Haïdara voit passer un conducteur de tricycle avec des bœufs à son bord. Il s’écrie que ce sont ses animaux qu’il doit aller chercher. Sans payer le prix de l’essence, il retire la moto à Djimé pour dit-il, pourchasser le conducteur de tricycle. Il n’est plus revenu. Quand Djimé, las d’attendre a voulu rentrer, le pompiste a exigé qu’il lui paye le prix de son essence.
Il a beau dire qu’il ne connait pas son compagnon, le vendeur d’essence n’a voulu rien comprendre. Et quand il a porté la nouvelle à la connaissance d’Ousmane Dicko, les trois se sont transportés à la gendarmerie. C’est ici que le cordonnier dira qu’il ne connait pas son client, mais qu’il ne voulait pas perdre le marché. Le livreur de pain dit avoir acheté sa moto à 400.000FCFA dont le numéro de cadre est LWPPCKA3XE*7186795 il y a moins de deux ans.
Le gendarme chargé de l’enquête a sommé le cordonnier de rembourser séance tenante, le prix de la moto en attendant le retour de son client car, c’est un outil de travail pour le livreur de pain.
Dénis T Théra
Source: Autre presse