La grande marche de la société civile qui a mobilisé des milliers de Bamakois ce mardi matin a été le lieu de toutes les expressions de colère à l’endroit de l’ancienne puissance coloniale, la France, et de son président, François Hollande. Après avoir écrit sur les pancartes : ‘’A bas la France’’ ; ‘’Hollande égal MNLA’’, des extrémistes sont allés jusqu’à brûler le drapeau français en témoignage du degré de colère qu’ils nourrissent envers l’hexagone.
Et dire que ce sont les mêmes Maliens qui avaient applaudi des deux mains l’arrivée de cette même France un certain 11 janvier 2013 ! C’est dire qu’entre temps beaucoup d’eau a coulé sous le pont de l’Opération Serval convertie aujourd’hui en Barkhane. La France que les Maliens ont vue venir un certain 11 janvier 2013 à Konna était-elle aussi sincère avec le Mali jusqu’à mériter des Maliens leur plus grande sympathie ?
La France et ses avions rafale étaient-ils aussi sincères avec le Mali jusqu’à procurer au président Hollande ‘’la journée la plus importante de sa vie’’ un certain 2 février 2013 au monument de l’Indépendance à Bamako ? Ironie du sort, c’est au même monument de l’Indépendance que les Maliens sont venus manifester leur colère noire contre son ‘’prétendu sauveur’’.
En tout cas, l’élan de sympathie n’est plus le même entre Français et Maliens. La France applaudie à son arrivée au Mali, est aujourd’hui une France haïe, indésirable puis qu’accusée d’être de connivence avec les vrais ennemis de la paix au Mali, les rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Tout çà, à cause de ses intérêts colonialistes. Les Maliens ont fini par retenir aussi la dure leçon d’un dirigeant français : ‘’La France n’a pas d’amis, elle a des intérêts’’.
A. Diakité
Source: Autre presse