Légalement lié à l’Etat par une convention de concession de service public, Mali Technic System (MTS) est une entreprise familiale qui s’occupe du contrôle technique des véhicules. Elle dispose d’une quinzaine de centres à son actif, dont six (6) centres modernes et neuf (9) centres secondaires sur toute l’étendue du territoire Malien. Ainsi, il n’existe aucune autre entreprise du genre qui travaille dans le cadre du contrôle technique des véhicules à part MTS. Toute chose qui prouve à suffisance que Mali Technic System détient le monopole du contrôle technique des véhicules dans notre pays. Mais à quel prix ?
Sans faire un procès d’intention, la qualité du contrôle technique des véhicules au sein du MTS laisse à désirer. Les choses ne se passent plus dans les règles de l’art. Plusieurs faits palpables sur le terrain corroborent cet état de fait : le manque de services de qualité et de ressources humaines adaptées dans certains centres secondaires. Pire, à cause de l’insuffisance de matériels, certains centres secondaires se bornent au constat très déplorable qui consiste à passer des visites superficielles. C’est-à-dire, passer le contrôle technique à travers de simples appréciations à l’œil nu. C’est le comble ! MTS se soucie-t-il de la sécurité des maliens ?
Disposant de quinze centres de contrôle technique dont six centres modernes à savoir : Kayes Kasso, Ségou Pélingana, Sikasso à l’entrée, Sévaré village Can, Sébenikoro vers Kanadjikila et Sogoniko Bamako. La société est également représentée par neuf (9) centres secondaires à Nioro du Sahel -Diéma, Kita, Koulikoro, Dioila- Fana, Niono, San, Gao, Koutiala, Bougouni.
S’agissant des différents points de contrôle, il s’agit entre autres de l’identification- châssis, carte grise, l’éclairage- lumières, le freinage, la géométrie- parallélisme, la nuisance, les équipements de bord : essuie-glace, extincteurs, triangle, la direction.
En effet, une chose est de créer plusieurs centres de visite technique des véhicules, une autre est d’en assumer le bon fonctionnement au bénéfice de la population malienne, à travers notamment des ressources humaines et matérielles dignes de qualité.
Mais de qui se moque MTS ?
Interrogé par nos soins, si toutefois, tous les centres de contrôle technique sont bien équipés, la gérante adjointe affirme : « Oui ! » Pourtant, plusieurs usagers disent le contraire.
D’après nos informations, beaucoup de centres secondaires de contrôle technique souffrent d’insuffisance criarde de matériels de travail. D’où la visite technique visuelle. Toute chose qui prouve à suffisance que le contrôle technique des véhicules dans les centres secondaires a pris du plomb dans les ailes. Les prestations se font au risque et péril des maliens.
Mais pourquoi ce monopole perdure au vu et au su de tous ?
Une chose est sûre, les autorités de transition sont témoins de la situation. Au premier rang, la Ministre de l’équipement et des transports, Mme Dembélé Madina Sissoko. En tout cas, les services dérisoires, des monopoles éternels, n’annoncent pas une bonne recette pour le Mali nouveau. Encore, faudrait-il croire, un autre phénomène gangrène cette boite : la fraude. Il arrive très souvent, de bonnes sources, que certains propriétaires de véhicule entrent en possession de leur certificat de contrôle technique sans même la présentation physique de leur engin. Voilà, en terme clair, comment des véhicules dérisoires se trouvent en possession des certificats propres. La recette se trouve à MTS. Toute chose qui conduit à l’augmentation du taux d’accidents par faute de contrôle technique digne de ce nom. Selon d’autres sources fiables, il y a des centres secondaires qui font plus de visites techniques que plusieurs centres modernes réunis. Cela est la résultante directe de la fraude, la corruption sur le terrain. C’est pourquoi bon nombre de maliens pensent que le certificat de contrôle technique apposé sur un véhicule est loin d’être une garantie et ne rassure guère.
MTS, une entreprise technique ou commerciale ?
Autres faits aberrants : les sites de contrôle technique des centres secondaires sont logés dans la cour des directions régionales des transports. MTS ne devrait-il pas quitter ces lieux étatiques depuis longtemps ? Cela en vertu de quel accord ?
Il est clair comme l’eau de roche que malgré le monopole du contrôle technique des véhicules par MTS, la prestation du service n’est pas de taille. Sa façon de travailler ne contribue point à réduire le taux d’accidents de la route.
Face à ce monopole encombrant, l’Etat malien doit s’assumer en prenant toutes ses responsabilités afin de changer la donne. Son sérieux est à ce prix quoiqu’il advienne. Qu’importe les quelques tentatives d’appel d’offre qu’il avait voulu ouvrir les années passées et qui se sont malheureusement terminées en queue de poisson ! Qu’à cela ne tienne ! L’Etat doit davantage s’impliquer et faire la politique de « qui fait mieux » pour l’intérêt de tous les usagers. Bref, des Maliens dans son entièreté.
Affaire à suivre
Source: La DECOUVERTE