L’annonce de la venue prochaine du président IBK dans le Kénédougou, est diversement appréciée par les populations de Sikasso. Mais, pour la présidence de la République, il s’agit de booster le programme présidentiel d’urgences sociales.
Sikasso accueillera le chef de l’Etat et sa délégation dans les jours à venir. Un moment important que ne manqueront pas d’analyser les observateurs de la scène politique nationale. Il s’agit du déplacement du chef de l’Etat dans une région considérée comme vivier électoral.
A moins de deux ans de l’élection présidentielle, cette visite même si elle a d’autres objectifs, sera vite analysée sous l’angle d’une campagne présidentielle prématurée. Comme cela a été le cas de celle effectuée tout récemment dans la région de Kayes. Les opposants au président IBK avaient déclaré que ce déplacement à Kayes, visait plutôt à conquérir la confiance des Kayésiens en vue du scrutin présidentiel prévu pour 2018.
Qu’en est-il pour la visite de Sikasso ?
Inutile de préciser que la visite à l’intérieur du pays entre dans les prérogatives du chef de l’Etat qui peut, selon son agenda et ses objectifs visés, programmer des déplacements à l’intérieur du pays. Et, à tout moment. Mais, actualité oblige, le président IBK, devra faire face aux critiques.
Mais, pour l’essentiel, nous retenons que cette visite dans le Kénédougou vise à prendre en compte les préoccupations des populations, les rassurer de l’accompagnement de l’Etat.
C’est d’ailleurs dans cette optique que le programme présidentiel d’urgences sociales a été lancé et placé comme priorité une pour chaque ministre au gouvernement. Une véritable réponse aux préoccupations des populations, ce programme est désormais au cœur de la vision politique du président de la République. C’est ainsi qu’à Kayes, il a été annoncé il y a de cela quelques jours, la réalisation d’importantes infrastructures que si elles étaient réalisées placera Sikasso sur le chemin du développement socio-économique et culturel. Il s’agit de la construction prochaine d’une pédiatrie ultra moderne et celle d’une université ; de la réouverture de l’usine de thé ; de la construction de 2×2 voie avec échangeur dans la ville de Sikasso, de l’inauguration du barrage de Koron situé entre Sikasso et Koutiala etc.
Troisième région, Sikasso manque pourtant presque de tout au point d’oublier le rôle historique de cette ville. Le touriste qui découvre Sikasso après avoir lu les livres ou entendu conter l’histoire, est vite déçu. Pas de routes ; pas d’édifice digne de ce nom ; pas de sites réaménagés…
Pourtant, il se dit que Sikasso constitue un vivier électoral important que convoitent les différents candidats aux élections présidentielles du pays. Un paradoxe qui a poussé les habitants de la localité à dire récemment que les candidats leur tournaient le dos une fois que leur vœu se réalisait c’est-à-dire accéder au fauteuil présidentiel.
L’anecdote est à la base, d’une candidature régionale de Kalfa Sanogo, maire de la commune urbaine de Sikasso au nom d’un grand parti politique pour devenir président de la République. Autrement dit, Sikasso ne se veut plus faiseur de roi mais veut être roi.
C’est dans ce contexte que le président IBK effectuera sa visite dans le Kénédougou où les populations sont partagées entre déception et admiration.
Ils sont nombreux interrogés à dire que cette première mandature du président IBK, n’a pas comblé les attentes des populations de la région de Sikasso. L’intox politicienne est peut-être passée par là. Mais pour d’autres personnes, le président IBK fait ce qu’il peut pour tout le Mali.
A sa décharge, ils disent qu’il a trouvé le pays à genou et qu’il essaie de le maintenir débout. « Nous devons apprendre à être patients en matière de réalisation vu le contexte actuel du pays » avance un sexagénaire selon qui, les projets présidentiels pour Sikasso sont très nobles et méritent d’être soutenus. Pour lui, ce qui est annoncé pour Sikasso, n’a jamais été réalisé par aucun président du Mali.
Comme quoi le président IBK trouvera à Sikasso des admirateurs mais aussi et surtout des « mécontents » qui ne lui feront aucun cadeau lors de son accueil. C’est ça aussi être président de la République.
Tout est mis en oeuvre en ce moment par des revanchards, pour que l’accueil ne soit pas hauteur des attentes du visiteur du jour qui aime les bains de foule. Il a appartient au tout nouveau secrétaire général de la fédération des tisserands de la région de Sikasso, Dr Nango Dembélé, son équipe de 27 membres, Ousmane Koné et surtout Mamadou Tangara dit Corbeau noir de prouver le contraire .
Tièmoko Traoré
Le Pouce