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VISITE DU CONSEIL DE SECURITE AU MALI : Le petit bout de lorgnette !

La visite des membres du Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) au Mali le week-end dernier a laissé les observateurs sur leur faim. Un vrai ratage!

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 Une délégation du Conseil de sécurité des Nations unies a séjourné au Mali le week-end dernier. Après la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation, les représentants des 15 pays membres du Conseil de sécurité voulaient prendre connaissance de l’évolution du processus de paix et inciter les acteurs à œuvrer rapidement à la concrétisation de leurs engagements. Les émissaires onusiens ont rencontré séparément le président de la République et le Premier ministre et se sont rendus à Mopti et Tombouctou.

Toutes choses qui leur ont permis d’avoir une idée claire sur  la situation actuelle du pays. Mais, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Des interrogations subsistent après cette visite aux allures de simple formalité. L’ONU n’arrive toujours pas à combler les attentes des populations maliennes et le mercure monte souvent non seulement parmi nos concitoyens mais aussi au sein des forces de la Minusma.

Que faire maintenant pour redorer le blason de l’ONU au Mali et satisfaire les parties en présence ? Cette question semble avoir été minorée pendant les échanges entre les autorités maliennes et les représentants onusiens lors de cette visite. D’ailleurs, la réaction des dirigeants locaux face à leurs interlocuteurs frisent le ridicule en ce sens qu’au lieu de dénoncer le malaise autour de la Minusma, ils ont fièrement énuméré les « avancées«  dont les effets sont invisibles sur le terrain.

Le président de la République est passé à côté de la plaque face à la délégation de l’ONU. Pendant la campagne présidentielle et les premières semaines de sa présidence, Ibrahim Boubacar Keita n’avait rien à envier à un populiste.

Il annonçait de grandes mesures et s’élevait contre les injustices, qu’à ses dires, le Mali ne saurait accepter. Comme le premier responsable de la nation n’arrêtait pas d’envoyer des piques à certains partenaires internationaux de l’Etat, l’ancien Premier ministre Moussa Mara ne s’était pas privé de remettre publiquement en cause l’impartialité de la Minusma lors de son périple kidalois en mai 2014.

Précarités

Cependant, cette détermination d’IBK à pousser l’ONU à redresser la barre s’est estompée au fil du temps. En recevant à Koulouba les membres du Conseil de sécurité, le chef de l’Etat a manqué l’occasion de leur transmettre la mauvaise perception du bas peuple de la Minusma et les attentes réelles de l’Etat du Mali.

Les visiteurs auraient compris que tout n’est pas rose au sein de la Minusma et auraient fait part à qui de droit de la frustration de nos compatriotes. A relire les propos présidentiels devant ses interlocuteurs onusiens, l’on peut conclure directement a un satisfecit, en lieu et place d’un véritable rappel à l’ordre.

Le président IBK et le Premier ministre Modibo Keita auraient dû insister sur l’incompatibilité du mandat de la Minusma avec la réalité du terrain devant les membres du Conseil de sécurité. Le général Hervé Gomart, le chef d’état-major de la force de la Minusma, vient de rappeler que la Minusma n’a pas un « mandat offensif«  alors que le contexte actuel commande que ce mandat soit revu pour que la mission puisse être à la hauteur.

Dans un environnement où les terroristes se signalent de plus en plus, il est nécessaire de doter les militaires en équipements adéquats. Mais le général Gomart regrette que « la Minusma manque encore de moyens«  en dépit de l’insistance des autorités militaires de la mission devant le Conseil de sécurité à New York.

Ce qui prouve qu’au sommet de l’ONU l’on est conscient de certaines difficultés de la Minusma. Pourquoi continuer donc à envoyer des missions sur le terrain tandis qu’il y a des problèmes urgents qui attendent toujours d’être solutionnés ? En tout état de cause, rien ne prouve les recommandations de cette visite au Mali seront pris en compte lors du renouvellement du mandat de la Minusma dans quelques mois.

L’incertitude qui entoure la dotation de la Minusma en moyens adéquats n’est pas étrangère à certains défis du Mali. Pendant leur séjour, les membres du Conseil de sécurité ont demandé au gouvernement d’accélérer la mise en œuvre de l’accord de paix, avec notamment le désarmement, la démobilisation et la réinsertion (DDR), la régionalisation… Comme la Minusma a aussi un rôle à jouer dans le processus de paix, ses actes seront suivis avec une attention particulière.

Toutefois, avec une réputation écornée par différents événements à travers le pays, la Minusma devra d’abord s’atteler à restaurer sa crédibilité. Malheureusement, les membres du Conseil de sécurité semblent vouloir passer à la vitesse supérieure, sans au préalable chercher à redonner à la Minusma toute sa crédibilité dans un contexte où elle détient un rôle clé.

Ogopémo Ouologuem

(correspondant aux USA)

 

Source: lesechos

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