Convaincu qu’après la paix, il faut penser au développement, Ibrahim Boubacar Keita a visité une usine de construction de véhicules
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, a regagné Bamako hier après une visite d’Etat de 72 heures dans la capitale algérienne. Il était accompagné notamment de son épouse, Mme Keita Aminata Maïga, et du ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop.
Au cours de son séjour algérois, le président Keita a rencontré les hauts responsables de « ce pays ami » qui, à la demande du Mali, ont accepté de conduire les négociations inter-maliennes de paix. A la fin des pourparlers, Ibrahim Boubacar Keita a jugé indispensable de venir remercier de vive voix son « aîné » le président algérien Abdelaziz Bouteflika pour son engagement personnel au service de la paix et de la stabilité dans la bande sahélo-saharienne.
Le chef de l’Etat a rencontré longuement le « Raïs » lundi pour évoquer les questions de sécurité et de développement. Pour le président Keita, notre pays aura besoin aussi de l’Algérie pour sa reconstruction. C’est dans ce contexte que juste avant de quitter Alger, hier matin, il a effectué une visite guidée au complexe de la Société nationale des véhicules industriels (Snvi), à Rouilla. Ce fleuron de l’industrie algérienne se distingue par son organisation, sa maîtrise de la technologie et ses ressources humaines de qualité.
En compagnie du ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, et de plusieurs autres personnalités du pays, la visite de cette grande fabrique de voitures utilitaires a donné des idées au président Keita. Il a d’ailleurs manifesté sa volonté d’acquérir une réplique de cette industrie sur notre sol pour combler certaines lacunes en matière de matériel roulant.
Cette entreprise nationale de véhicules a pour vocation la conception, la fabrication, la commercialisation et le soutien après-vente d’une importante gamme de produits. Avec un capital social détenu en totalité par l’Etat algérien, la SNVI construit des camions et des camions-tracteurs, des autocars, des autobus et des équipements de carrosserie industrielle. « Tout est fait ici », a souligné avec fierté un technicien de l’usine.
Dans le livre d’or du complexe, Ibrahim Boubacar Keita a salué le courage du peuple algérien qui a conquis sa place dans le concert des nations, y compris dans le domaine de l’industrie. Le message d’une demi page qu’il y a laissé « dit » ce qu’il « pense » parce que venu « du cœur ». A la presse, le président Keita a jugé qu’il est du devoir d’un ami de « savourer le bonheur et le succès de l’autre ». Son amitié pour l’Algérie n’est donc pas « biaisée ».
Il s’est dit « très satisfait » de ce qu’il a vu. « Voir une chaîne de production du début à la fin, monter dans un bus qu’on vient de mettre en route quelque part, ça fait chaud au cœur », a confié le visiteur de marque qui a salué « la vision claire, belle et nette » des autorités algériennes.
Le chef de l’Etat a assuré avoir trouvé ici « un vaste champ de coopération bilatérale » qu’il convient d’exploiter à fond. De son point de vue, « pas besoin de chercher aux antipodes ce que l’on a juste à côté, à la porte ». C’était pour lui, « la cerise sur le gâteau » après une visite d’Etat riche en enseignements.
Envoyé spécial
A. M. CISSE
source : L Essor