En poste depuis six mois à Bamako, l’ambassadeur des États-Unis d’Amérique au Mali a rendu une visite de courtoisie, ce jeudi 5 septembre 2019, à la Maison de la presse du Mali. En se rendant à Médina-Coura, Dennis B. HANKINS qui a beaucoup d’expérience dans les pays africains entendait échanger avec les hommes de médias sur les conditions d’exercice de leur métier. Aussi, l’occasion était bonne pour évoquer la coopération bilatérale exemplaire qui existe entre notre pays et les USA, dans de nombreux domaines.
À son arrivée, l’ambassadeur Dennis B. HANKINS et sa délégation ont été accueillis par le Président de la Maison de la presse, Dramane Alou KONE, en présence de plusieurs autres membres du bureau de la Maison de la Presse, ainsi que des journalistes.
À l’issue de cette visite, le diplomate a exprimé toute sa fierté de partager cette matinée avec les hommes de médias maliens. «Nous voyons l’importance de la presse en terme de stabilité, en terme de progrès», a-t-il fait savoir. Dans un contexte de défis complexes pour le Mali, il s’agissait pour l’ambassadeur de voir avec les faîtières de la presse malienne quels sont les niveaux de libertés, mais aussi les défis qui se posent aux journalistes dans l’exercice de leur fonction. Il s’est dit particulièrement impressionné par le nombre d’entreprises de médias qui existent dans tous les domaines au Mali.
Faisant l’état des lieux de la situation socio-sécuritaire et politique de notre pays, M. HANKINS a indiqué que la situation est complexe. Toutefois, a-t-il constaté, nous sommes en voie de progrès. «Quand je suis arrivé en mars, il y avait tous ces massacres au centre du pays qui commencent à diminuer», a-t-il dit. À ce niveau, il a salué les efforts en cours du Gouvernement qui, selon lui, tente non seulement de renforcer la sécurité au centre, mais aussi les activités gouvernementales dans la région. Pour lui, les deux visites effectuées par le Premier ministre ont permis de ramener une accalmie dans la région. Il a exprimé la volonté de son pays de renforcer cette dynamique du Gouvernement par des appuis multiformes, notamment dans le domaine humanitaire. Selon lui, la stratégie sécuritaire de son pays repose sur trois ‘’D’’, à savoir : Défense, Développement et Démocratie. L’intervention des USA dans la crise malienne s’inscrit dans le cadre bilatéral, multilatéral et régional. Ainsi, pour aider la MINUSMA à mieux stabiliser le Mali, les États-Unis, selon l’ambassadeur, ont mobilisé chaque année 300 millions de dollars US. Au plan international, les USA sont aussi actifs avec Barkhane. D’ailleurs, les 4 otages qui viennent d’être libérés par Barkhane l’ont été grâce à l’appui important de son pays dans le renseignement. Ainsi, pour le G5 Sahel, il y a 110 millions de dollars US, ainsi que des équipements militaires pour les armées de la région.
Dans le sens bilatéral, il a affirmé que son pays était obligé de couper la coopération militaire, suite au coup d’État en 2012. Mais, cette coopération, a-t-il fait savoir, est en train de se remettre en place. «C’est nécessaire que le Mali ait sa propre stratégie sécurité qui repose sur une approche globale», a-t-il dit.
S’agissant de la mise en œuvre de l’Accord, il a souligné que la paix ne peut pas être imposée ni par la MINUSMA ni par la communauté internationale. Car, dit-il, le tout dépend de la volonté des acteurs maliens. Après avoir salué quelques progrès, il a souhaité que l’année 2019 soit celle de l’application de l’Accord.
Par Abdoulaye OUATTARA