Le siège de l’Aeem a abrité, le samedi 8 avril, le lancement de la campagne de sensibilisation sur «la culture de la paix et la non violence» en milieu scolaire et universitaire, dénommée «A l’école, je m’engage». Organisée par le Réseau des jeunes pour la paix au Mali, cette journée était placée sous le parrainage de madame Lady Touré, présidente des femmes du RPM (Rassemblement pour le Mali).
Cette activité est initiée par l’association Réseau des jeunes pour la paix au Mali (Rjpm), une association créée en 2004. Aux dires de son président, Tiémoulé Sidibé, «nous avons initié cette campagne après l’initiative Carrefour d’opinion appelée «Faso Baro» que nous organisons chaque mois. L’événement qui nous réunit aujourd’hui est d’une importance inédite pour notre système éducatif et pour l’avenir de notre chère patrie».
À l’en croire, la violence en milieu scolaire et universitaire est de plus en plus visible et chronique chez certains élèves et étudiants de nos grandes écoles et facultés. Et ce, dit-il, malgré les efforts consentis par l’Etat, par l’Aeem et les conseillers nationaux de la jeunesse. Cette violence à l’école, dans les universités, se manifeste sous plusieurs formes. M. Sidibé a cité entre autres des fusillades dans les classes, des bagarres généralisées, des agressions contre les professeurs et même des assassinats.
Il a alors rappelé l’assassinat en janvier 2017 d’un étudiant en 2ème année- section Allemand- de l’université des lettres, des sciences humaines de Bamako (Ulshb), Idrissa Doumbia. Avant d’indiquer que cette violence s’explique par plusieurs raisons : l’effondrement de l’éducation familiale et surtout l’incompréhension entre certains membres de l’Aeem, le nombre élevé d’étudiants dans les facultés, la mauvaise répartition des salles de classe entre les différentes universités, le trafic de drogue, la détention d’armes à feu par certains étudiants.
Quant au secrétaire général de l’Aeem, Moussa Niangaly, il estime que la lutte contre la violence figure aujourd’hui parmi les priorités de son association. Selon ses propos, un climat de sérénité et de paix est indispensable à toute bonne formation universitaire. «C’est pourquoi il est grand temps que tous les partenaires de l’éducation s’engagent pour que l’école soit un instrument de paix et de promotion, mais aussi de non violence. Car, nous sommes conscients que pour bâtir un Mali de paix, sans violence, digne et prospère, il faut impérativement une école paisible, un espace scolaire et universitaire tolérant, propice à l’apprentissage et à la formation…».
Pour la marraine, madame Lady Touré, la violence dans le milieu scolaire et universitaire a malheureusement connu une évolution rapide dans notre pays. «Si le contenu de la formation n’a pas changé, les rapports entre les acteurs de l’école par contre se sont considérablement dégradés. En effet, avant que ce fléau ne fasse irruption chez nos élèves et étudiants, ils respectaient les autorités académiques et leur rôle d’apprenant. L’administration et le politique quant à eux veillaient au bon fonctionnement du système éducatif et n’hésitaient pas à prendre des mesures disciplinaires», a-t-elle rappelé.
Faut-il le rappeler, le président du Réseau des jeunes pour la paix au Mali, Tiémoulé Sidibé, n’a pas oublié de proposer quelques solutions pour lutter contre la violence dans le milieu scolaire et universitaire : l’application stricte des règlements intérieurs des écoles et université ; la formation des membres de l’Aeem aux techniques de négociation et gestion des conflits ; la formation civique des leaders de l’Aeem, des enseignants sur l’éthique et la déontologie ; la mise en place des comités de veille pour alerter les autorités en cas de détection de violence, des campagnes d’information et de sensibilisation.
Korotoumou KARABENTA/stagiaire
Source: Le Reporter