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Violations des droits de l’Homme au Mali : « Entre avril et juin, au moins 527 civils ont été tués, blessés, enlevés ou disparus »

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA) a publié, hier, lundi 30 août 2021, son rapport trimestriel sur la violation des droits de l’Homme au Mali. «  Entre avril et juin 2021, au moins 527 civils ont été tués, blessés ou enlevés/disparus, soit une augmentation globale de plus de 25% par rapport au premier trimestre (421) »,  note-t-on dans le rapport. 

 

Selon la Minusma, au Mali, le second trimestre de l’année a été marqué par une augmentation du nombre de civils affectés par les violations et atteintes aux droits de l’Homme et au droit international humanitaire. « Au total, entre avril et juin, au moins 527 civils ont été tués, blessés ou enlevés/disparus, soit une augmentation globale de plus de 25% par rapport au premier trimestre (421) », précise la mission onusienne au Mali. Ces actes de violences contre les civils se sont déroulés dans le centre et le nord du pays. « Les cercles de Bandiagara, Douentza, Djenne, Koro, Mopti, Niono et Ségou (50%), ainsi que dans ceux de Ansongo et Gao (15%) », explique, dans son rapport, la Minusma.

Pour la Minusma, les violences à l’encontre des civils ont été perpétrées majoritairement par le Jama’at nusrat al-Islam wal Muslimin (JNIM), l’Etat Islamique dans le Grand Sahara (EIGS) et autres groupes similaires, lesquels ont tué, blessé ou enlevé 54 % des victimes enregistrées sur l’ensemble du territoire. Les milices et groupes d’autodéfense à base communautaire seraient responsables de 20% d’actes de violences. Quant aux forces de défense et de sécurité maliennes (FDSM) et aux forces internationales et régionales, le rapport de la Minusma leur attribue respectivement 9% et 6% du nombre total des victimes dénombrées au cours de la période considérée.

En outre, le rapport de la Minusma indique que le JNIM et autres groupes similaires ont continué à renforcer leur emprise territoriale, notamment dans les zones rurales du centre du Mali, avec une extension notable de leurs activités vers des cercles du sud du pays, en l’occurrence Ségou et Sikasso. « Par l’entremise d’accords locaux dits « de non-agression ou de réconciliation », signés sous la contrainte par des communautés assiégées, ces groupes ont aussi pu imposer des restrictions draconiennes à l’exercice de libertés fondamentales, notamment à l’encontre des femmes. A cela, s’ajoute la persistance de violences sur fond de tensions intercommunautaires qui accentuent la fragmentation du tissu social. »

Le jeudi 5 août 2021, lors d’une rencontre avec les médias à Bamako, l’expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits de l’Homme au Mali, Alioune Tine, a interpellé les autorités maliennes par rapport à la violation et aux atteintes des droits humains au Mali. « Je suis très préoccupé par la détérioration grave et continue de la sécurité qui a dépassé un seuil critique. Nous sommes en face de l’État affaibli et impuissant qui assume difficilement son rôle régalien de protection des populations civiles face aux groupes armés. Il est grave de constater également que les populations civiles subissent aussi des violences de la part des forces de défense et de sécurité du Mali qui sont censées les protéger… Cette situation se passe dans les régions les plus touchées par la crise et les conflits. Cela doit absolument changer », a-t-il dit. Pour Alioune TINE, il faut un sursaut national et une volonté inébranlable des autorités maliennes avec le soutien actif de leur partenaire pour restaurer l’autorité de l’Etat et assurer la protection des populations civiles. « Je suis gravement préoccupé par la dégradation rapide et continue de la situation sécuritaire créée par la défaillance des institutions de l’Etat et qui donne lieu à des attaques tout azimut contre les populations civiles par les groupes armés », a-t-il déclaré.

Madiassa Kaba Diakité

Source : Le Républicain

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