Pour Kathleen Bickford Berzock, conservatrice au Block Museum of Art, c’est l’accès à un métal précieux qui a permis la richesse inouïe de l’empire du Mali. Les sols du royaume auraient abrité près de la moitié des réserves d’or de l’Ancien Monde.

La région sur laquelle s’étendait l’empire du Mali produisait l’un des ors les plus purs qui circulaient à cette époque, où les États les plus puissants étaient essentiellement fondés sur l’étalon-or.

L’âge d’or de Tombouctou

De retour d’un pèlerinage à La Mecque en 1325, Mansa Moussa veut faire de la ville de Tombouctou une cité islamique savante. Il fait construire de nombreuses universités et encourage la venue de chercheurs étrangers. On estime que la ville abritait au XIVe siècle quelque 80 facultés.

C’est une société complexe, lettrée. Des universitaires viennent du monde entier dans cet empire d’Afrique de l’Ouest afin d’y étudier la loi islamique, l’astronomie, la théologie, les sciences.”

Un roi oublié de l’histoire

Aujourd’hui, des intellectuels plaident pour une vision de l’histoire moins centrée sur l’Occident. Kathleen Bickford Berzock affirme qu’il faut cesser d’ignorer la richesse de l’histoire des civilisations africaines.

Le colonialisme et le commerce triangulaire ont eu de profondes répercussions sur la manière dont les Européens et Américains écrivent sur l’Afrique et les Africains, et sur la manière dont ils les perçoivent.”

De sa fondation vers 1235 jusqu’à son déclin progressif à partir du XVe siècle, l’empire du Mali s’étendait sur une majeure partie de l’Afrique de l’Ouest, englobant des morceaux des territoires actuels de la Guinée, de la Gambie, du Sénégal, du Niger et du Mali. Après la mort de Mansa Moussa, vers 1337, l’Empire malien continua de prospérer sous les règnes de ses descendants. Mais l’émergence d’empires rivaux et l’apparition de nouvelles routes commerciales précipitèrent sa chute.