Une plaisanterie apparente sur les réseaux sociaux au Zimbabwe, selon laquelle des personnes vendraient leurs orteils pour de grosses sommes d’argent, est prise plus au sérieux ailleurs en Afrique.
L’histoire sans fondement qui suggère que les Zimbabwéens se séparent de leurs doigts de pied pour vaincre la pauvreté est en vogue au Nigéria.
Un billet de blog zimbabwéen, à l’humour pince-sans-rire, suggère que le commerce se fait dans un centre commercial de la capitale, Harare.
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Il cite des messages WhatsApp faisant état de montants allant jusqu’à 40 000 dollars (plus de 24 millions FCFA) offerts par des guérisseurs traditionnels en Afrique du Sud pour un gros orteil.
Il n’est pas rare que des parties du corps soient utilisées dans le cadre de prétendues cures traditionnelles sans scrupules. Présentées par des charlatans ou de faux guérisseurs, elles sont associées à la sorcellerie et sont condamnées par des guérisseurs traditionnels respectés, appelés “sangomas” en Afrique du Sud.
Mais selon les correspondants, les montants en jeu – 40 000 dollars pour un gros orteil, 25 000 dollars (plus de 15 millions FCFA) pour un orteil moyen et 10 000 dollars (plus de 6 millions FCFA) pour un petit orteil – sont risibles et la plupart des gens les considèrent comme tels.
Les mèmes et les blagues sur les orteils circulent au Zimbabwe, souvent accompagnés du hashtag #Chigunwe, qui signifie “orteils” dans la langue locale shona, apportant un léger soulagement en ces temps économiques difficiles.
Me and my friends going to visit our friend who still has 10 toes #zvigunwe #chigunwe pic.twitter.com/TXn6L8Eiw1
— g3rald.marc.14🤗 (@GeraldMakuvara) May 28, 2022
Fin de Twitter publication, 1
Mais aucun des journaux les plus sérieux du Zimbabwe n’a repris l’histoire et certaines personnes sur Twitter se sont plaintes que l’hilarité suscitée par cette plaisanterie était une distraction face aux problèmes plus critiques auxquels le pays est confronté.
Le blog Gambakwe, publié le 28 mai, indiquait que le “commerce des orteils” se déroulait au centre commercial Ximex de Harare.
Quelques jours après le blog, le tabloïd zimbabwéen H-Metro a publié une interview avec des cambistes du marché noir du centre commercial, qui ont déclaré que toute l’affaire avait pris des proportions démesurées après que quelques-uns d’entre eux l’aient partagée comme une blague.
Mais depuis, ils ont indiqué que certaines personnes étaient venues chez Ximex pour se renseigner sur le commerce après avoir entendu “les rumeurs”.
Des twitteurs de plusieurs pays africains, dont le Nigéria et l’Ouganda, ont commencé à poster que des Zimbabwéens avaient commencé à vendre leurs orteils pour des milliers de dollars. Une station de radio kenyane a également tweeté cette information, reconnaissant qu’il s’agissait d’un rapport non confirmé, mais demandant à ses auditeurs quelle partie du corps ils seraient prêts à vendre.
Le tweet nigérian de @InnocentZikky, qui a été retweeté 2 668 fois et a recueilli 4 731 likes en 18 heures, comprend des photos de pieds auxquels il manque des orteils.
In Zimbabwe, people have started selling their toes for thousands of dollars. This is due to the high cost of living and failure for the government to create jobs. The toes is being bought at $40,000 dollars (N16m) While the smaller ones at $20,000 dollars (N8m) pic.twitter.com/WfyphuYred
— The 9 (@InnocentZikky) May 30, 2022
Fin de Twitter publication, 2
L’unité Désinformation de la BBC a examiné deux vidéos censées montrer des personnes qui avaient vendu leurs orteils ou étaient en train de le faire et pense qu’il s’agit de mises en scène.
Mais ces tendances des réseaux sociaux ont parfois des implications dans le monde réel car elles peuvent être crues et reproduites.
L’histoire a touché une corde sensible au Nigéria en particulier, où l’on observe une recrudescence des rituels d’argent – une croyance selon laquelle l’utilisation de parties du corps peut apporter la richesse.
En janvier de cette année, trois personnes ont été arrêtées au Nigéria pour avoir prétendument tué une adolescente à des fins rituelles.
Source: bbc