Après l’échec des négociations entamées avec le gouvernement, la centrale syndicale des travailleurs du Mali (UNTM) a acté sa décision d’aller en grève à compter de ce lundi 17 mai jusqu’au vendredi 21 mai 2021, reconductible du lundi 24 mai au vendredi 28 mai et à caractère illimité à partir du vendredi 28 mai 2021. Malheureusement, le gouvernement avait été dissout un peu plutôt dans la même journée. Malgré tout, l’UNTM a maintenu son mot d’ordre de grève qui fait, du coup, planer l’épée de Damoclès sur la tête des Maliens.
Il n’est pas opportun de rappeler les pertes économiques et financières qu’engendre cette grève pour le Mali. Il est important d’attirer l’attention des uns et des autres sur les risques immenses d’engrenages et de dangers auxquels les différents acteurs exposent notre pays et nos compatriotes.
Est-il besoin de rappeler que le Mali est en guerre et que seuls les Maliens peuvent et doivent le défendre aux prix des sacrifices. Pendant que d’autres donnent leur vie et leur sang, il devient obligatoire pour chaque malien (gouvernants et gouvernés) de consentir le minimum d’efforts pour sortir notre pays de l’ornière.
Malheureusement, les gouvernants et les acteurs sociaux agissent comme si le Mali se porte bien. Ils aillent même très loin en jouant le jeu des ennemis du Mali. Ceux-ci travaillent tous les jours à opposer les Maliens, à les affaiblir pour ensuite les détruire. On n’a pas besoin d’être un cadre supérieur ou un savant pour savoir que le Mali est en danger. Et chaque jour qui passe est une éternité pour les Maliens tant les souffrances sont nombreuses. Le décompte macabre ne fait que s’allonger jour après jour. Nous perdons chaque heure, voire chaque seconde, nos vies, nos territoires, nos biens et même notre dignité.
Ce qui est agaçant, c’est que les membres du gouvernement et des syndicats agissent comme si le Mali contrôle la situation sur le terrain. Alors qu’il n’en est rien. Nos forces de défense et de sécurité font le mieux qu’elles peuvent, mais tout le monde connait la réalité. La France et ses forces d’occupation sont au four et au moulin. Voilà pourquoi, il n’est pas raisonnable d’agir comme si tout était normal.
Le danger, ce n’est pas que dans les agissements. Il est dans les comportements et les pratiques quotidiennes. Quand un ministre de la République réfléchit et se comporte comme s’il gère son entreprise familiale, il y’a de quoi s’alarmer. Le service public recommande beaucoup d’humilité et de patience. Le secrétaire général de l’UNTM s’offusque des menaces du désormais ancien ministre de la Fonction publique, Me Harouna Toureh. Des pratiques qui exposent dangereusement notre pays et le met à la portée de ses ennemis.
Et le bras de fer engagé doit s’arrêter dans les plus brefs délais. Le Mali n’est pas dans les dispositions de supporter même une heure de grève, à plus forte raison une grève illimitée. Les différents acteurs, à commencer par le Premier ministre Moctar Ouane, le patron de l’UNTM Yacouba Katilé et tous les autres, doivent se ressaisir en donnant la chance au dialogue lors de la conférence sociale annoncée pour ce mois-ci et éviter d’entrainer le Mali dans les précipices.
Source : Le Repère