Même si l’année scolaire a pu être sauvée au niveau fondamental et secondaire avec l’application immédiate et effective de l’article 39 du statut particulier des enseignants, des doutes persistent sur la possibilité de sauver l’année au niveau de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. D’une part, les enseignants projettent une série de grèves en octobre pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. D’autre part, l’AEEM, pour s’opposer à l’arrestation qu’elle qualifie d’ « arbitraire » d’un de ses membres, Allaye Sininta, a ordonné la suspension de toutes les activités pédagogiques dans toutes les Universités, Instituts et grandes Écoles publiques du Mali.
En effet, selon le secrétaire général de la Coordination nationale de l’AEEM, Moussa Niangaly, son camarade Allaye Sininta, secrétaire général de la Faculté de droit privé a été arrêté et détenu au Tribunal de grande instance de la commune V du district de Bamako. Il trouve cette arrestation « injuste » parce que son camarade, à son analyse, n’a revendiqué que les droits des étudiants. « L’AEEM de cette faculté, dirigée par Allaye Sininta, a fait deux revendications : la reprise des examens de l’année dernière dont l’administration a donné un résultat de 1% d’admis. Le second point, c’est que l’année dernière, certains étudiants admis selon les résultats définitifs, qui ont retiré leur attestation, 80% d’eux ont été appelés par l’administration pour leur reprendre leur attestation sous prétexte que leur admission était une erreur. Et Allaye et ses éléments ont protesté contre cet état de fait », nous laisse entendre Moussa Niangaly, coordinateur national de l’AEEM.
Ainsi, après avoir fait sortir les étudiants de sa faculté, il y a une semaine et appelé au boycott des examens, le secrétaire général de la Faculté de droit privé, Allaye Sininta a été arrêté et détenu au Tribunal de la commune V du district de Bamako. Cela, depuis le mercredi dernier.
Donc pour protester contre cette arrestation qu’elle trouve « arbitraire », l’AEEM fait sortir toutes les Universités, Instituts et grandes Écoles du Mali. « Nous venons très respectueusement que la mission de la Coordination nationale de l’Association des Élèves et Étudiants (AEEM) présente dans votre établissement y est pour procéder à la suspension des activités pédagogiques (cours, examens, travaux pratiques et dirigés) jusqu’au 1er octobre », a-t-on lu dans la lettre de l’AEEM adressée aux responsables des Universités, Instituts et grandes Écoles du Mali.
Cette sortie de l’AEEM et la menace de grève des enseignants menacent sérieusement l’année universitaire 2019-2020.
Boureima Guindo
Source: Journal le Pays-Mali