Habitué à voir le scandale chez les autres, l’URD, le parti du chef de file de l’opposition, refuse de voir les « mauvais comportements » de ses propres élus. N’est pire aveugle que celui qui refuse de voir.
C’est une décision ministérielle qui sanctionne le maire d’une des communes du District de Bamako pour mauvais comportements. La sanction lue à la télévision nationale n’a pas l’air de surprendre bon nombre de nos concitoyens à l’exception des responsables et militants de l’URD. Il faut dire qu’un journal de la place avait alerté sur les comportements peu orthodoxes du maire indélicat Alou Coulibaly, promoteur de plusieurs écoles à Bamako, il y a de cela plus de six mois. Si une décision administrative a tardé concernant le sujet, c’est certainement à cause des enquêtes effectuées par la brigade d’investigation criminelle. Mais, bon, mieux vaut tard que jamais.
La semaine dernière, la nouvelle est tombée et s’est aussitôt répandue dans la capitale comme une trainée de poudre. L’URD, le parti du maire indélicat, est sous le choc. Ce parti est bien habitué à dénoncer le scandale des autres et voit partout le mal des autres. Peut-il accepter que son nom soit à son tour souillé ? Certainement pas.
Le communiqué vite pondu par son secrétaire à la communication qui de surcroit est un avocat en dit long sur son malaise. La cible est toute trouvée : c’est le régime d’IBK. « L’URD a appris avec stupéfaction la suspension du Maire de la commune VI, Alou Coulibaly, pour trois mois, par le Ministre des collectivités territoriales. L’URD rappelle que depuis la proclamation des résultats des élections communales du 20 novembre 2016 en commune VI, le parti a fait l’objet de la part du parti au pouvoir, le RPM, de procédures abusives et vexatoires dans l’unique but d’invalider l’élection de son maire sans succès. Qu’après avoir autorisé, à bon droit, le Général Moussa Sinko Coulibaly, un citoyen de la République, à organiser le 20 janvier 2018 sur un terrain de football de la commune VI, le lancement des activités de son mouvement, le Maire écope de la part de son département de tutelle d’une suspension de trois mois pour des motifs officiels fallacieux qui frisent le ridicule. L’URD dénonce et condamne avec la dernière énergie cette décision honteuse, injuste, anti-démocratique à caractère purement politique ».
Les réseaux sociaux notamment ceux qui ont suivi depuis le début cette affaire, s’enflamment et rappellent aux responsables du parti du chef de l’opposition que la règle de bonne gouvernance s’impose à tous. C’est bon de s’improviser donneur de bonne leçon. Mais, il faut soi-même être porteur de bons principes. Ce qui est marrant, c’est que le principal intéressé aurait reconnu les faits à lui reprochés. Mais, comme nous sommes à la veille des élections présidentielles, de tels faits ne sont pas bon pour l’image de « Soumi Champion ». L’arroseur, arrosé ? C’est bien cela.
Mais, l’URD compte manipuler l’opinion en essayant de faire croire que la sanction imposée à son élu est purement politique. Il faut toujours balayer devant sa propre porte avant d’exiger que les autres balayent devant les leurs.
Sinaly
Source: Le Pouce