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Une guérilla politique sur fond de délire complotiste

Les rumeurs de prolongation de la durée de la Transition qui ne cessent de bruisser dans l’opinion tarabustent une grande partie de la classe politique. Au point de provoquer une fébrilité maximale dans les états-majors politiques, une connivence politique qui ne nécessite aucun test de compatibilité. Les processions politiques et bougeottes obsessionnelles peuvent en servir d’indicateur au besoin. Rencontres Forces Alternatives pour le Renouveau et l’Emergence (FARE An ka Wuli) et Parti pour l’Action Civique et Patriotique (PACP) ; Mouvement Benkan et ADEMA-PASJ ; ASMA-CFP et ADEMA-PASJ ; entre membres du Coalition de partis politiques composée d’anciens dignitaires déchus… La météo politique se réchauffe, si elle n’est déjà en ébullition.

 

Les plats au menu des rencontres du jour : la Transition, la REFONDATION, la future collaboration…
Ainsi, face à une certaine ambiguïté supposée ou réelle sur la durée de la Transition fixée à 18 mois par la Charte de la Transition, la multiplication des rencontres des leaders politiques sonne comme une guérilla politique sur fond de délire complotiste. Le casus belli est clair : le projet des autorités en place de prolongation de la durée de la période transitoire qu’il faut impérativement déjouer.
Cette frénésie politique des conjurés, pardon des alliés de circonstance, peut-elle être assimilée à une affaire de cornecul parce que motivée par un jugement au faciès ? Ont-ils raison de jouer des castagnettes ? En tout cas, il y a deux constats d’évidence.
D’abord, on note la friture dans l’air et le projet de certains politiques et non des moindres sur l’échiquier national de savonner la planche à ceux qui veulent prendre des libertés par rapport au délai de 18 mois prévu par la Charte pour la durée de la Transition.
Ensuite, et surtout, il y a cette prise de position ouverte des membres du Conseil National de la Transition (CNT), avant-hier, lors d’un atelier de formation sur les réformes politiques et institutionnelles, en faveur d’une prolongation. Chez les nouveaux législateurs de la République qui s’écharpent parfois pour des détails, c’est l’unanimité.
En tant qu’organe législatif de la Transition, il s’agit d’un apport important au moulin qui tourne déjà de la démarche des partisans d’une prolongation de la durée de la Transition.
Il faut souligner que le sujet fait de plus en plus du chemin dans l’opinion nationale qui n’a pas attendu l’entrée en scène des membres du CNT pour ouvrir le débat sur les réseaux sociaux et même dans d’autres fora. Cela, parallèlement à la poussée inflationniste des associations de soutien à la Transition (à la prolongation de la durée de la Transition), à Bamako et de plus en plus à l’intérieur du pays, comme Ségou en a administré la preuve, il y a quelques jours.
A présent, il faudra beaucoup de tact à l’exécutif pour ne pas transformer cet or massif de sympathie et d’empathie en plomb politique. Pour cela, il suffit d’explorer du côté du Conseil National de la Transition qui va au-delà de l’idée d’une prolongation, en se donnant pour mission de déterminer les voies et moyens pour y parvenir. Ce qui ouvrirait la voie à une révision de la Charte de la Transition. Après coup, il y avait lieu d’accorder un peu plus de crédit aux déclarations tonitruantes de Yeux rouge, le nouvel oracle, promoteur des concepts ‘’l’imperturbable, le patriote’’.
Maintenant, il faut entrer dans le vif du sujet, ne pas craindre d’affronter le débat interdit, de fâcher les grands prêtres.
Pour ceux qui ont versé dans le fétichisme de la date, en fait ceux qui font une fixation sur les élections, en l’occurrence l’élection présidentielle annoncée pour le mois de février 2022, représentant la frange la plus dogmatique de l’opinion nationale, il n’est pas pour le moment question de se résoudre à avaler la potion amère, en y allant avec la fleur au bout du fusil. Dès lors, l’on comprend aisément que la sortie du grand débat national sur la prolongation de la durée de la période de la Transition s’annonce comme un long fleuve irascible. Mais, dans le dialogue, l’inclusivité, l’impossible devient possible. En sus, un chèque alimentaire sous diverses formes (gouvernement de large ouverture par exemple) serait un puissant facteur pour réaliser l’unanimisme qui a fait ses preuves sous nos tropiques. Alors vivement le Mali Kura !

PAR BERTIN DAKOUO

Source : Info-Matin

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