Les jours du PM Choguel Maiga à la Primature seraient-ils du coup comptés ? Si ça n’est pas encore le cas, c’est qu’ils ne tiennent plus qu’à un fil très fragile, à en juger par les indices d’une rupture imminente entre le président du Comité Stratégique du M5-RFP et son employeur.
Les signaux s’enchaînent, en effet, depuis le coup asséné au chef du gouvernement par le CNT, suivi de son lâchage par la promulgation d’une loi en deçà de ses attentes refondatrices. À défaut de déboucher sur une démission du chef du gouvernement de sa propre initiative ou un limogeage fortement pressenti, s’en est quand même suivi un isolement manifeste de Choguel Maiga ces deniers temps au profit de son successeur le plus plausible à la tête du gouvernement. Le ministre Abdoulaye Diop, il s’agit de lui, ne fait pas que lui disputer sa son ardeur à l’agressivité contre la communauté internationale. Il lui a par deux fois ravi la vedette et mis sous le boisseau, au détour des prouesses diplomatiques du rôle que le Togo de Faure Gnassimbé est en train de jouer auprès du Mali. C’est dans le sillage de cette initiative diplomatique que le ministre des Affaires étrangères togolais a effectué deux passages successifs à Bamako par-dessus la tête du Premier ministre malien : dans d’un premier temps pour enclencher une consolidation des liens bilatéraux entre Lomé et Bamako, ensuite pour s’engager dans la médiation de dénouement de la crise née de l’arrestation des militaires ivoiriens. Le hic est que toutes les deux fois, l’illustre hôte malien est rentré au bercail sans la moindre visite de courtoisie au chef du gouvernement. Idem pour le récent passage du médiateur de la CEDEAO pour le Mali, Goodluck Jonathan. Il s’agit d’un code déchiffrable dans le langage régalien comme une mise à la touche du Premier ministre.
A KEÏTA
Source: Le Témoin