Comme nous vous l’annoncions dès mercredi soir, le pouvoir congolais entend bien interpeler Moïse Katumbi si celui-ci met un pied sur le territoire national.
Tout au long de la journée, les avocats de l’ex-gouverneur du Katanga ont multiplié les devoirs pour tenter de vérifier si un nouveau mandat d’arrêt avait bien été délivré par le PGR. Finalement, c’est le général Kyungu, chargé de mettre à exécution ce projet, qui a confirmé l’information et, dans la foulée, la justice congolaise a produit un communiqué qui tente de justifier l’arrestation de Moïse Katumbi.
Le mandat d’arrêt délivré par le procureur général à trait à l’inculpation de Moïse Katumbi, en 2016, pour atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat. Le fameux dossier des pseudos mercenaires. On se souvient que Katumbi avait été agressé par un policier casqué lors de sa troisième tentative de comparution devant le tribunal de Lubumbashi, le 20 mai. Une agression qui a justifié une évacuation médicale vers l’Afrique du Sud quelques heures plus tard.
Aujourd’hui, la justice congolaise ressort ce dossier et annonce que Moïse Katumbi sera arrêté s’il rentre en RDC parce qu’il n’a pas respecté les conditions de son « expatriation pour des soins ». Un courrier aurait été envoyé en ce sens par le PGR aux avocats de Katumbi en 2017. Ce courrier annonçait que comme il n’avait pas respecté les conditions de son expatriation , l’autorisation de quitter le territoire pour se faire soigner lui avait été retiré.
« Arbitraire »
« L’arrestation fondée sur ce communiqué est une arrestation arbitraire, car demander à un prévenu de se présenter devant le magistrat instructeur de son dossier est manifestement la preuve de l’illégalité de cette procédure et donc de l’illégalité de cette arrestation projetée », explique un des avocats de l’ex-gouverneur, qui poursuit : « En effet, le magistrat instructeur n’est plus responsable du dossier, puisque le PGR a saisi la juridiction de jugement. (Article 33 du code de procédure pénale). Le PGR est donc dessaisi et ne peut plus délivrer un mandat d’arrêt provisoire. Seule la Cour de cassation peut se prononcer désormais sur la situation dans l’affaire évoquée par le PGR dans le communiqué ».
Une nouvelle bataille juridique est lancée et se double d’une course contre-la-montre. Moïse Katumbi a continué à affirmer qu’il allair rentrer. Les autorités ont affirmé qu’il serait arrêté.