“Le parquet militaire a ouvert une information judiciaire sur l’attaque meurtrière lancée par le groupe islamiste ADF contre la population civile de Beni ayant causé la mort de 17 civils et 4 militaires”, a déclaré à l’AFP le colonel Kumbu Ngoma, substitut de l’auditeur supérieur militaire du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo.
Un précédent bilan faisait état dimanche soir de 18 morts – 14 civils et quatre militaires.
Lundi matin, Beni vivait au rythme d’une journée ville morte de protestation à l’appel de la société civile – écoles et commerces fermés, rues désertes.
Un député d’opposition a demandé une “évaluation rapide de l’efficacité des opérations de l’armée”. “La ligne de front a quitté le parc de Virunga pour se retrouver à l’intérieure de Beni, hypothéquant dangereusement la bonne tenue des élections le 23 décembre”, a affirmé ce député, Anselme Mwaka, du parti UNC de l’opposant Vital Kamerhe.
Les ONG mobilisées contre l’épidémie d’Ebola ont suspendu leurs activités à Beni, à l’appel du ministère de la Santé dans cette zone.
Les activités de Médecins sans frontières (MSF) se poursuivaient normalement dans les centres de traitement à Mangina et Butembo, à 30 et 50 km de Beni.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux messages dénonçaient l’impuissance de l’armée face aux ADF, et le silence des autorités.
“Kabila et ses proches osent affirmer que la situation s’améliore alors que ces drames sont quotidiens. Comment peuvent-ils vivre avec cette responsabilité?”, a tweetté l’opposant en exil Moïse Katumbi, visant le président congolais Joseph Kabila.
“Il y a des mains noires locales et extérieures qui tiennent à la ‘somalisation’ de Beni, en dépit de tous les efforts qui sont consacrés à la résorption de ces tueries”, avance au contraire un conseiller du président Kabila, Patrick Nkanga Bekonda.
Mystérieuse nébuleuse, les ADF sont tenus responsables du massacre de plus de 700 civils à Beni et sa région depuis octobre 2014, en plus de la mort de 15 Casques bleus tanzaniens en décembre.
Il s’agit historiquement d’un groupe ougandais musulman qui s’est replié en 1995 dans l’est du Congo pour combattre le président ougandais Yoweri Museveni.
Avec AFP
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