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Un jour, un événement :4 juin 1989, le Mali remporte sa 1ère coupe cabral: Mali-Guinée 3-0 : vol sans problème pour les Aigles

Ce dimanche 4 juin 1989 au stade Modibo Keïta, les Aigles, sous la houlette du duo Vieux Diallo-Gaoussou Samaké, écrivent une belle page de l’histoire du football malien, en écrasant 3-0 la Guinée en finale de la Coupe Cabral. Dans ces lignes, nous vous proposons le compte-rendu et l’analyse du reporter de L’Essor, Gaoussou Drabo

Rien n’arrive comme prévu dans ce Cabral. L’on aurait cru en finale que les Guinéens, forts de leurs trois précédents succès, nous la joueraient au culot en essayant d’emblée de déstabiliser psychologiquement les Aigles en les pressant dans leur camp. Ce fut le contraire qui survint et jamais les détenteurs du trophée ne trouvèrent véritablement leurs appuis, évoluant comme anesthésiés par l’importance de l’enjeu.

L’on aurait aussi pensé que le capitaine Ablo (Abdoulaye Traoré) et les siens partagés entre le désir de briser le signe indien et la crainte de renouer avec la mésaventure des deux éditions précédentes qui les avaient vu dominer et perdre, allaient s’éterniser dans un jeu en demi-teinte et s’exposer eux-mêmes à la sanction tant redoutée. En fait, les Maliens marquèrent très vite le but libérateur et enchaînèrent au moment opportun sur une seconde réalisation qui leur offrait pratiquement la coupe avant de réussir le K.O. pour le plaisir.

Aucun des 25.000 supporters maliens de dimanche (4 juin 1989, ndlr) n’avaient osé espérer un scénario aussi parfait de la part d’une équipe qui, dans les quatre précédentes rencontres, les avait renvoyés à la maison rompus, lessivés et soulagés. Mais voilà, une loi non écrite des compétitions veut que qui commence laborieusement mais parvient à durer a toutes les chances de triompher. Et les joueurs maliens, après avoir encaissé coup de chance sur miracle, ont dû confusément se dire que le plus dur était passé et qu’ils méritaient bien une consécration. Dans un sens, ils n’avaient pas tort.

Les demi-finales et la finale confirmaient bien une impression née des compétitions : le groupe éliminatoire du Mali était effectivement le plus relevé en qualité, tant au point de vue du nombre des individualités en opposition, que de la variété des styles confrontés.

Et il était quasi logique que les qualifiés de cette poule surclassent ceux issus du groupe voisin nettement plus «pacifique».

D’autre part, la Guinée aussi bien contre la Mauritanie que le Cap-Vert, avait étalé une tare majeure : son évident manque de subtilité tactique. Comptant essentiellement sur ses individualités en attaque (Guilao Mohamed Sylla, Mohamed Lamine Sylla et Emerson) le champion en titre s’exposait au désagrément de la méthode. Il suffit en effet que les espaces manquent (comme contre le Cap-Vert) ou que l’adversaire serre à bon escient la vis derrière (comme face au Mali) pour que les francs-tireurs guinéens se retrouvent dans le désarroi le plus complet. En finale, les flèches guinéennes ne purent que très rarement transpercer la cuirasse malienne.

La défense des Aigles montant bonne et rigoureuse garde. Le danger neutralisé, les poulains de Kidian Diallo ont conduit sans grande alerte leur affaire à bon terme. Gaoussou Samaké réussit tout d’abord un super but à la 6è minute : contrôle de la poitrine et reprise fulgurante qui expédia des 25 mètres un boulet sous la barre du malheureux Fodé Laye Camara. Le fait que les Guinéens n’aient pas eu une réaction instantanée et conséquente fut plutôt réconfortant pour la suite des opérations.

Facinet Camara et les siens réussirent bien un but à la 23è minute par Mohamed Sylla mais il fut très justement refusé pour une position de hors-jeu de Guilao qui se trouvait sur la ligne des buts derrière Ousmane Farota et qui fut un bond pour laisser filer le tir de son partenaire. Alors que les attaquants guinéens chamaillaient encore le juge de touche sénégalais Diakité qui avait bien signalé l’irrégularité, les Aigles sans tarder lançaient leur contre attaque et sur un centre en retrait de Boubacar Sanogo, Vieux Diallo (Amadou Pathé Diallo) réussit en toute décontraction une intelligente déviation dans le petit filet de Fodé Laye (24è min).

Le capitaine Abdoulaye Traoré a reçu le trophée des mains du président Moussa Traoré

Le Mali fut bien près d’assommer irrémédiablement son adversaire à la 32è minute mais la balle frappée de la tête par Vieux Diallo fut sauvée sur la ligne de buts par un défenseur après que Fodé Laye (complètement démoralisé cet après-midi là, 4 juin 1989, ndlr) s’est laissé lober.

Le troisième but n’était cependant que retardé et lorsqu’il survint à la 71è minute, il n’allait pas déparer dans la collection de nos meilleurs souvenirs. Il y eut tout d’abord un échange de centre d’aile à aile entre Vieux Diallo (Amadou Pathé Diallo) et Tostao (Mahamadou Cissé). Puis le rouquin dévia de la tête dans la course de Boubacar Sanogo qui croisa le cuir en douceur à mi-hauteur du poteau et hors de portée de Fodé Laye Camara sorti en catastrophe.

Les ultimes ratés d’un Ousmane Farota plus folklorique qu’appliqué et le tir d’Emerson dans les bras du gardien ne représentaient plus que les péripéties sans importance d’une rencontre dont le sort s’était joué dans les 45 premières minutes. Rien n’arrive comme prévu dans le Cabral, disions-nous. Les Aigles se trouvent donc sacrés au terme de la partie la plus facile à livrer de leur parcours. Pratiquement sans connaître angoisse ni alerte. Qui l’eut cru une semaine plus tôt ?

04 juin 1989 au stade Modibo Keïta

Mali-Guinée : 3-0

Buts de Gaoussou Samaké (6è min) Amadou Pathé Diallo (24è min) et Boubacar Sanogo (71è).

Mali : Ousmane Farota, Bakary Diakité, Bakary Traoré, Abdoulaye Traoré, Oumar Guindo, Gaoussou Samaké (Seydou Diarra), Amadou Pathé Diallo, Abdoulaye Kaloga (Mohamed Djila), Mahamadou Cissé, Yacouba Diarra, Boubacar Sanogo.

Guinée : Fodé Laye Camara, Djibril Gassama, Yamousssa Bangoura, Morlaye Soumah, Mamadi Souaré, Mohamed Joe Galley, Morlaye Sylla, Mohamed Lamine Sylla (Baye N’dour), Mohamed Sylla, Lucien Guilao, Facinet Camara (Abdoulaye Emerson)

NDLR : Une bizarrerie incompréhensible a fait que le titre de meilleur buteur a été remis à Emerson. Or, l’attaquant guinéen qui n’a marqué qu’un but est devancé par Boubacar Sanogo (3 buts) Vieux Diallo, les Cap-verdiens Jorge Reggae et Ze Rocha (2 buts chacun).

L’USOFOOT a-t-elle voulu distinguer le remplaçant le plus efficace ?

TOUS LES RESULTATS

Poule A

Mali-Cap-Vert : 1-1

Sénégal-Guinée Bissau : 0-0

Mali-Sénégal : 2-2

Guinée Bissau-Cap-Vert : 3-2

Mali-Guinée Bissau : 2-1

Sénégal-Cap-Vert : 1-2

Poule B

Sierra Leone-Mauritanie : 2-1

Guinée-Sierra Leone : 1-0

Guinée-Mauritanie : 3-1

DEMI-FINALES

Mali-Sierra Leone : 1-0

Guinée-Cap-Vert : 1-0

MATCH DE CLASSEMENT

Cap-Vert-Sierra Leone : 1-0

FINALE

Mali-Guinée : 3-0

TROPHEES

Meilleur joueur : Jorge da Conseicao (Cap-Vert)

Révélation : Cap-Vert

Fair-play : Cap-Vert

Source: Essor
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