Depuis le début de l’année, la force française Barkhane a mis hors de combat plusieurs responsables jihadistes, notamment lors de trois raids menés simultanément contre des camps du Jamaat Nosrat al-Islam wal-Mouslimin (Groupe pour le soutien de l’islam et des musulmans, GSIM), dans la nuit du 13 au 14 février, entre Boughessa et Tin-Zaouatène [nord du Mali].
Après cette opération, la force Barkhane a neutralisé (c’est à dire tué, blessé ou capturé) une soixantaine de jihadistes, appartenant notamment à l’État islamique dans le grand Sahara (EIGS), dirigé par Abou Walid al-Sahraoui. En outre, ce dernier aurait échappé de peu aux militaires français, alliés pour la circonstance aux combattants du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA) et du Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia).
Le général Bruno Guibert, le commandant de la force Barkhane, s’en était expliqué lors d’un entretien rapporté par le Journal du Mali. « Nous travaillons avec les groupes armés [loyaux à l’égard de l’État malien] qui mettent la lutte antiterroriste au coeur de leurs priorités », avait-il dit, insistant sur le caractère ponctuel et opportuniste de cette coopération.
Ces deux organisations pro-Bamako, avec lesquelles travaille donc ponctuellement la force Barkhane, ont d’ailleurs été la cible de deux attaques, le 1er avril, dans la région de Menaka. Sans préciser l’orgine de leurs assaillants, elles ont donné, dans un communiqué conjoint, le bilan d’une « vingtaine de morts, côté ennemi », de « bandits capturés » et de « matériels de guerre et d’engins pris. » Toutefois, elles n’ont pas précisé si les militaires français leur ont ou non apporté un appui.
Cela étant, deux jours plus tôt, la force Barkhane aurait lancé un raid contre un véhicule à bord duquel se trouvaient des éléments « proches d’AQMI » [al-Qaïda au Maghreb islamique, ndlr] et circulant près de la localité de Tekroumé, située à 120 km au nord de Tombouctou.
D’après la presse malienne, qui a fait état de « violents échanges de tirs », deux jihadistes ont été tués et un autre fait prisonnier. L’un d’eux serait Saïd Dagdag dit Abdourahmane Al Maghrebi, connu pour être « un redoutable formateur dans le maniement d’armes lourdes et des explosifs. » A-t-il joué un rôle dans les attaques au mortier ayant visé les bases de la mission des Nations unis au Mali [Minusma] et de la force Barkhane, comme celle commise le 22 mars dernier à Kidal? Sans doute en saura-t-on plus dans le prochain compte-rendu des opérations de l’État-major des armées (EMA), même si ce dernier ne donne que très rarement (voire jamais) l’identité des jihadistes neutralisés.
Dans son dernier point de situation [daté du 29 mars], l’EMA a ainsi seulement évoqué une « opération aéroterrestre d’opportunité », menée dans la nuit du 23 au 24 mars « contre un GAT [groupe armé terroriste, ndlr] à environ 150 km à l’est de Tessalit », laquelle a permis « de mettre hors de combat quatre terroristes et de saisir de l’armement ». Sans plus de détails.
Source: opex360