L’école malienne est devenue le plus grand centre de déformation. Elle se trouve écartelée entre les notes sexuellement transmissibles et les moyennes financièrement transmissibles.
A l’aurore de l’indépendance, les méthodes d’enseignement étaient strictes et rigoureuses. Les parents d’élèves ne déboursaient aucun centime de leur poche. Les élèves apprenaient sous la contrainte. L’enseignant demeurait le maître à bord dans la salle de classe. Bien que les règles de conduite soient rigides les résultats suivaient la cadence. N’importe qui n’avait pas l’opportunité de prévaloir donner des cours.
Depuis l’instauration de la démocratie, la situation s’est considérablement inversée. On parle de pertes de valeurs généralisées entre les murs de l’école malienne. A qui incombe la faute ?
La perte de valeurs dans les sociétés démocratiques actuelles tient sa clef de voûte et sa cause dans cette catastrophe.
Aujourd’hui, il n’y a plus aucune discipline ni hiérarchie dans les cours d’école. L’étudiante prend du thé avec son professeur jusqu’à devenir sa maitresse ou son amante. Où allons-nous à ce rythme ?
Ceci engendre inéluctablement l’irrespect de la hiérarchie : les règles, la loi, les forces publiques qui sont, dans les sociétés saines représentées à l’enfant pour la première fois par l’école.
A ce pas, comment les enseignants pourront-ils garantir aux enfants une scolarité décente et un développement harmonieux dans un tel cadre?
Un bateau qui coule n’est pas sauvé en vidant son eau avec un seau mais en bouchant les trous. Un problème ne se règle qu’en le prenant à sa source.
Cependant on ne trouve nulle part de réponse lorsqu’on en cherche les causes, afin de trouver des solutions à cette recrudescence de la corruption entre les murs des établissements scolaires.
Actuellement, l’école malienne est devenue le haut lieu de la corruption entretenue par un maximum de professeurs, d’élèves et de parents d’élèves. L’enjeu va au-dessus de l’imagination. Il compromet le travail des écoles, des universités et affecte la réputation de l’ensemble du système d’enseignement au Mali.
La corruption en milieu scolaire devient de jour en jour une source de revenue pour ceux censés dispenser du savoir.
A cet égard, les autorités doivent tout mettre en œuvre pour préserver l’univers scolaire face à cette dérive inqualifiable.
L’éducation dévoile les nombreuses formes que revêt la corruption dans le secteur de l’éducation : détournement de fonds publics, dissimulation de certains coûts, vente de sujets, des notes que de faux diplômes – la liste est longue, très longue…
Les M.S.T (moyenne sexuellement transmissible) et les M.F.T (moyenne financièrement transmissible) Les nouveaux jargons de l’univers scolaire et universitaire… Ces faits démontrent à suffisance la qualité de notre école publique.
Au lieu de s’atteler à mettre de l’ordre dans les rues maliennes, il serait préférable de faire un détour dans les enceintes des écoles maliennes. Là on tombe très vite de haut.
Il n’y a sûrement pas que la corruption qui s’est durablement installée mais elle est doublée par la sexualité. Donc ne doutez pas que les notes se vendent en nature et en espèces de nos jours entre les murs des écoles. Il y a lieu nécessairement que l’Etat prenne ses responsabilités face à la décadence de l’école malienne. De nos jours l’univers scolaire et universitaire est devenu le lieu de tous les dérapages sordides et inimaginables. Entre les MST (Moyennes Sexuellement Transmissibles) et les (MFT) Moyennes Financièrement Transmissibles on s’interroge qui des élèves ou des professeurs ou des plus hautes autorités sont tombés sur la tête ?
Enfin quel avenir le Mali compte préparer avec des écoles de ce genre et surtout avec des enfants diplômés de la sorte?
Fara Dabo depuis Paris