Neuf personnes ont été tuées et près de 90 blessées jeudi dans une collision entre un train à grande vitesse et une locomotive en Turquie, où les accidents mortels sur le réseau ferroviaire se sont multipliés ces dernières années.
L’accident s’est produit près d’Ankara quand un train reliant la capitale turque à Konya (centre) a percuté une locomotive effectuant des repérages sur les rails, selon le gouverneur d’Ankara Vasip Sahin.
Le ministre turc des Transports Cahit Turhan a indiqué à la presse sur le lieu de l’accident que la collision avait fait neuf morts, dont 6 passagers et trois machinistes.
Selon le bureau du gouverneur d’Ankara, le conducteur du train figure parmi les morts. Un responsable turc a indiqué qu’un ressortissant allemand avait également péri dans l’accident.
Le parquet a ensuite publié un communiqué, cité par le quotidien Hürriyet, selon lequel 86 personnes ont été blessées dans l’accident, alors qu’un premier bilan faisait état de 47 blessés.
Le ministre de la Santé, Fahrettin Koca, avait annoncé un peu plus tôt que 34 personnes étaient encore prises en charge à l’hôpital, dont deux blessés graves.
L’accident a eu lieu dans une petite gare du district de Yenimahalle, dans l’ouest de la capitale. Une passerelle s’est effondrée sur le train, dont au moins un wagon a été complètement écrasé, selon une correspondante de l’AFP sur place.
Trois employés de la compagnie des chemins de fer turque (TCDD) ont été arrêtés, a indiqué le président Recep Tayyip Erdogan, assurant que les responsables de cet accident rendraient des comptes.
Le train transportait plus de 200 passagers, selon les médias turcs.
Une femme qui se trouvait à bord a affirmé à la chaîne de télévision NTV que le train avançait encore à petite vitesse lorsque la collision est survenue.
Selon M. Turhan, le ministre des Transports, l’accident a en effet eu lieu seulement six minutes après le départ du train de la gare centrale d’Ankara, en route pour Konya, sur une ligne à haute vitesse lancée en 2011.
La correspondante de l’AFP a vu des équipes de secours s’affairant autour des wagons blanc et bleu couverts de débris, évacuant au moins sept corps. Une fine couche de neige recouvrait les rails.
Des secouristes du Croissant-Rouge turc distribuaient des couvertures et du thé aux rescapés, rassemblés sur un tronçon de route bloqué à la circulation près du lieu de l’accident.
– Accidents mortels –
La Turquie a entrepris ces dernières années de moderniser son réseau ferroviaire, construisant plusieurs lignes à grande vitesse pour ramener vers le rail des voyageurs préférant l’avion ou le transport par autocar.
Elle a ainsi inauguré en juillet 2014 son premier train à grande vitesse entre ses deux principales villes, Ankara et Istanbul, un projet mis en œuvre par le président Erdogan dans le cadre de ses efforts pour moderniser son pays.
Cette ligne a ramené la durée du voyage entre ces deux villes à trois heures et demie contre plus de sept heures auparavant.
Mais plusieurs accidents mortels se sont produits sur le réseau ferré turc ces dernières années.
En juillet, vingt-quatre personnes ont été tuées lors du déraillement d’un train de passagers dans le nord-ouest de la Turquie.
Le train transportant 362 passagers provenait de Kapikule, dans la région de Tekirdag, à la frontière bulgare, et se rendait à Istanbul quand six de ses voitures ont déraillé.
L’accident le plus meurtrier avait eu lieu en juillet 2004, faisant 41 morts et 80 blessés dans le déraillement d’un train à grande vitesse dans la province de Sakarya, dans le nord-ouest du pays.
En janvier 2008, neuf personnes sont mortes dans un déraillement provoqué par des rails défectueux dans la région de Kutaha, au sud d’Istanbul.
La Turquie s’est dotée d’un réseau ferré dès le milieu du XIXe siècle, sous l’Empire ottoman, et la construction des voies a été assurée par les grandes puissances de l’époque, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne.
Le développement du réseau a été poursuivi par le fondateur de la Turquie moderne, Mustafa Kemal Ataturk, mais son entretien a par la suite été négligé quand la situation économique du pays s’est détériorée..
Romandie