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TRIBUNE : Le crime de prédation foncière

Au Mali, jusqu’à une période récente qu’on peut faire remonter aux débuts de la IIIe République , les conflits fonciers étaient localisés dans les grandes agglomérations urbaines même si parfois de riches commerçants et de grands commis de l’Etat abusaient de la bonne foi des paysans en leur achetant au rabais des hectares de terre qu’ils transformaient par la suite en concessions rurales aux dépens des communautés villageoises propriétaires des dites terres .Mais à partir de 1991,suite à la libéralisation du domaine foncier décrétée par les autorités de la Transition politique, des délinquants et des parasites sociaux ont entrepris de monter une OPA sur les terres de leurs ancêtres ,hypothéquant de cette manière l’avenir de ces dernières.

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Ils ont beau s’en défendre, c’est l’incapacité mentale et intellectuelle de ces lettrés à la petite semaine de se réaliser pleinement en ville, qui les pousse à brader les terres de leurs ancêtres, devenant de cette manière des paysans de la 25è heure. Disons-le tout net : trois dangers guettent les politiciens de l’ère démocratique, à savoir les expropriations massives des paysans, le chômage des jeunes et la vie chère tous azimuts. Mais c’est surtout le bradage des terres villageoises qui semble annoncer une révolution immédiate, tellement l’injustice à ce niveau semble déborder de tous les vases. Dans la commune rurale du Méguétan en cercle de Koulikoro, deux petits villages, Tanabougou et Diladiè, par la faute de ressortissants établis à Bamako, se montrèrent des champions de la spéculation foncière il ya de cela deux à trois ans. Si Tanabougou, pour des raisons internes, renonça au projet sinistre de brader les terres héritées des ancêtres, en revanche Diladiè, pris en otage par des ressortissants véreux et sans vergogne, continue toujours de tenir la vedette sur ce chapitre en dépit des efforts déployés par d’autres fils du village plus soucieux de l’avenir des leurs. Le 18 octobre passé, l’un de ces prédateurs en mal de célébrité et de fortune, prétendument ingénieur agronome, qui en plus frôla la lèpre, alla au quartier de Doumanzana Marseille, gâcher la cérémonie de mariage organisée au domicile de l’un de ses frères villageois, en y semant un désordre en total déphasage avec l’éthique du jour. La raison en était qu’il avait été dénoncé deux ans auparavant dans un article de presse par un honnête citoyen au fait de son crime de délinquance foncière et que pour cette raison il était déconsidéré au village au point de n’être plus appelé, en dépit de son statut d’aîné de la famille, au conseil de village .Le quidam, un tantinet méprisant de la foule qui l’assiégeait,  fut chassé comme un malpropre par les organisateurs de la cérémonie qui le jetèrent dehors en lui répétant qu’il n’était pas invité à ce mariage.

La délinquance foncière n’est pas une fiction dans la commune rurale du Méguétan ; des lettrés moyens, voire des néo-alphabètes, qui se prennent pourtant pour des intellectuels de haut vol y sont à l’affût, guettant par là une occasion de sortir de la crasse congénitale et de fréquenter les hôtels luxueux de la ville. En tout état de cause, si le ministre des affaires foncières veut rendre service aux paysans de ce pays, ce serait certainement de faire voter par les députés une loi criminalisant la délinquance foncière et de permettre aux paysans de cultiver tranquillement leurs terres sans la peur de se voir envahir par des mafieux qui sont inutiles dans les bureaux pour incompétence notoire mais qui au village pavanent comme des pachas rendus riches par le banditisme foncier.

Facoh Donki Diarra ,

 

Source: lesechos

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