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Tribune du Forum pour la paix et la sécurité de Lomé (Togo) : Les vérités du ministre Abdoulaye Diop aux organisations africaines

Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères, au Forum pour la paix et la sécurité de Lomé : « Si l’Afrique n’apporte pas son identité dans la gestion des affaires mondiales, ça ne sert à rien d’être content qu’elle soit autour de la table ».

Malian Foreign Minister Abdoulaye Diop attends a meeting with his Russian counterpart in Moscow on November 11, 2021. (Photo by Yuri KOCHETKOV / POOL / AFP)

Lomé, la capitale togolaise, a abrité, du vendredi 20 au dimanche 22 octobre 2023, le Forum sur la paix et la sécurité. Le Mali y était présenté par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, qui dans une brillante intervention, a craché ses vérités aux organisations africaines « instrumentalisées par les puissances étrangères ».
Le chef de la diplomatie malienne dit avoir un point de vue différent des autres concernant la question de représentativité de l’Afrique au Conseil de sécurité de l’ONU, en débat depuis des années.
« Beaucoup disent qu’il faut que l’Afrique soit au Conseil de sécurité, qu’il faut que l’Afrique soit mieux représentée, ce qui est vrai. Mais, moi je veux mettre l’accent sur le fait que l’Afrique ne doit pas être là en nombre, mais en qualité en substance », a déclaré Abdoulaye Diop.
Et de dénoncer : « L’Afrique au lieu de servir de ‘’chair à canon’’ pour les puissances doit apporter une voix différente. Parce que, dans le cas du Mali, nous avons vu beaucoup de pays africains au Conseil de sécurité qui ne nous soutiennent pas. Ils n’apportent même pas une approche différente, ils votent souvent avec nos ennemis souvent. Donc, je pense que s’il y a une Afrique qui doit avoir la place, il faut que ça soit une voix différente, mais aussi une voix de plus. Si l’Afrique n’apporte pas son identité dans la gestion des affaires mondiales, je pense que ça ne sert à rien d’être content que l’Afrique soit autour de la table. Mais, elle est autour de la table pour faire quoi ? Si elle ne dit pas ce qu’elle doit dire et si elle ne parle pas au nom de nos populations, si elle ne dénonce pas ? Aujourd’hui certaines de nos organisations sont là pour perpétuer des systèmes néocoloniaux, c’est inacceptable ».
Le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a profité de cette tribune pour fustiger ouvertement « cette instrumentalisation » des organisations surtout régionales.
« Nos organisations doivent fondamentalement changer de logiciel. Nos organisations ne doivent pas constituer une menace pour nous et pour nos populations. Quand je vois la CEDEAO, l’Union africaine, la BCEAO, ça doit me rassurer, mais aujourd’hui, ces organisations nous font peur, font peur à nos populations, et constituent des menaces dans certains cas. Dans beaucoup de ces organisations, les textes ne sont pas respectés. La fermeture des frontières, la mise sous embargo des pays n’est dans aucun texte de la CEDEAO. Je défis qui que ce soit de me sortir dans un texte de la CEDEAO où on a prévu la fermeture des frontières, de me sortir un texte du Traité de l’UEMOA où on a prévu d’exclure un pays pour des considérations politiques », a-t-il lancé.
Et de s’indigner : « Le Mali est un pays fondateur du G5 Sahel, la France qui n’est pas membre du G5 Sahel dicte sa loi. On a vu des ministres français ou même le Président prédirent les conclusions des sommets de la CEDEAO, sans qu’aucun responsable de l’organisation ne leur rappelle à l’ordre ».
Selon le ministre Abdoulaye Diop, la création de l’Alliance des Etats du Sahel entre le Mali, le Burkina et le Niger se veut tout simplement « une alternative à ces instrumentalisations ».
« On aurait pu continuer à protester, à agir, à faire des communiqués, mais nous avons dit quelque part qu’il faut que nous apportions une alternative, une réponse géostratégique. C’est pourquoi on a décidé de mettre en place l’Alliance des Etats du Sahel pour plusieurs raisons, parce qu’on ne veut pas une organisation qui soit téléguidée de l’extérieur.
Si vous voyez la Charte, elle n’a pas prévu que nous recevons de l’argent de qui que ce soit. Donc s’il y a des réponses sécuritaires, ça doit être des réponses sécuritaires à la hauteur de nos moyens et nous les en avons », a martelé Abdoulaye Diop
Source : l’Indicateur du Renouveau
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