Après l’élection du 29 juillet, tout bon analyste a su détecter le comportement des Maliens dans la généralité. En effet, beaucoup d’entre eux crient au changement, mais face à l’argent ils sont prêts à vendre leur âme au diable de la continuité.
Seule la lutte libère. Malgré le bilan catastrophique du président IBK et son incapacité patente approuvée par tous, certains, par cupidité, ont préféré vendre leur dignité en votant IBK pour 5 autres années de détresse et de déception, en contrepartie d’un billet de banque de la honte. Voici comment le système démocratique est en marche au Mali. Un système complètement avarié et dont ce comportement anti démocratique en constitue la parfaite illustration.
Avec ce qui s’est passé lors du premier tour de l’élection présidentielle, notamment la vaste opération d’achat de conscience, il est bon de se demander si le peuple malien est incapable de discerner le bien du mal, une fois que l’argent entre en jeu. Que cela soit clair pour tout le monde, si jamais les Maliens choisissent un candidat tyran et irresponsable de satisfaire leurs attentes cette fois-ci, il faudrait qu’ils s’assument par rapport à tout ce que ce dernier posera comme acte à leur égard.
C’est vraiment navrant de voir, après plus de 50 ans d’indépendance politique et de souffrance autant décriées nuit et jour, que certains Maliens auraient, par manque de conscience, accepté de vendre leur vote, sans souci de l’avenir de la patrie et de leurs enfants déçus longtemps de la mauvaise gouvernance d’un régime dont l’échec brille comme le soleil de midi. Désolé de le dire, mais il faut forcément reconnaitre que la majorité de cette population malienne ne fait preuve d’aucune conscience citoyenne, pour se soucier un tant soit peu de ce qui se passe réellement dans le pays.
Vaines promesses de vote-sanction
On le dit parce qu’on a vu ces Maliens promettre un vote-sanction contre ce régime pour des motifs qui sont, entre autres : la destruction de plus de 200 000 emplois dans l’opération Ami Kane qui a d’ailleurs reçu le trophée « ciwara » de la part du président IBK pour le bon accomplissement de sa mission au profit du sommet « France-Afrique », les 38 jours de grève des médecins pendant lesquels des morgues ont été remplies de cadavres, la signature de l’accord d’évacuation de tous les aventuriers en situation irrégulière dans les pays européens par le gouvernement d’un président (IBK) qui se dit patriote et militant des causes républicaines et maliennes.
Aussi, on a vu des Maliens, de Kayes, Bamako, Sikasso…regretter d’avoir élu IBK en 2013, parce qu’il a été inapte à relever les défis d’insécurité, de santé, d’éducation, d’agriculture. Qui ne se souvient pas encore de l’affaire de l’engrais frelaté servi par le gouvernement aux agriculteurs maliens !
Chercher encore à vivre pendant 5 ans dans la misère
On se rappelle aussi de l’assertion du PM Boubèye Maiga lors de sa visite en France où il a, en dépit des attaques asymétriques au septentrion ainsi que des conflits intercommunautaires, affirmé qu’il n’y a pas de conflits au Mali. C’est vraiment dommage, voire incompréhensible de s’apercevoir que ce même peuple, se plaignant de ces attitudes gouvernementales, ose prendre délibérément de l’argent, disons même des miettes, avec ce même régime coupable de sa pauvreté et de la situation actuelle.
A cause de 1000 FCFA et 2000 francs CFA, beaucoup d’électeurs cherchent encore à vivre, pendant cinq ans, dans la misère et le mensonge car ils auront choisi la continuité des conditions qu’ils ne cessent de décrier. Il est alors temps que les Maliens se réveillent ou s’inspirent des autres, pour rompre avec ces pratiques honteuses qui n’honorent personne. Il ne faut pas perdre de vue que la solution c’est le peuple et c’est de lui que viendra le changement de ce mode de gouvernance inhumaine où la population vit un quasi esclavage.
C’est pourquoi, après avoir accepté d’être des acteurs de ce marché d’achat de conscience, les citoyens maliens poussent les observateurs à se dire que, réellement, le peuple malien mérite ce qu’il vit aujourd’hui.
Mamadou Diarra stagiaire
Source: Le Pays