Les usagers de l’axe 3e Pont-RN7 et celui du Carrefour Warabatjacho-Tour de l’Afrique ne décolèrent pas. Ils pointent du doigt le retard accusé par l’entreprise Razel en charge des travaux à travers sa méthode de travail qui serait la cause des bouchons et autres désagréments.
Le lancement en septembre dernier des travaux de raccordement du 3e Pont à la RN7 en 2×2 voies et la réhabilitation du Carrefour Warabatjacho à la Tour de l’Afrique par Mme le ministre des Infrastructures et de l’Equipement, Mme Traoré Zeynabou Diop avait été bien apprécié par tous ceux qui empruntent ce tronçon. Ils comptaient sur la fin rapide de leur calvaire à cause de l’état défectueux de cette voie, qui était rafistolée d’année en année. Mais leur joie est en train de se transformer en cauchemar.
Les populations de Banankabougou, Zerny, Missabougou, Yirimadjo, des logements sociaux de Niamana et de N’Tabacoro, de Sotuba ACI, Djélibougou, entre autres, vivent le plus grand calvaire de leur vie chaque fois qu’elles passent par ces routes pour se rendre en ville ou vice versa. L’atmosphère est indescriptible avec des embouteillages qui peuvent s’étendre sur des kilomètres dans d’épaisses poussières, des conducteurs indisciplinés qui forcent les passages. La situation est telle qu’aux heures de pointe, le désordre ambiant ne laisse même pas de passage à un véhicule de secours.
Des chantiers d’envergure de ce genre créent forcément des chamboulements dans la circulation routière. Mais la méthodologie de travail de l’entreprise en charge des travaux peut être un facteur aggravant. Les tronçons concernés étant des routes les plus fréquentées de Bamako, Razel devait trouver des ressources humaines et matérielles nécessaires pour travailler nuitamment et même pendant les jours fériés.
Il n’est pas rare de voir certaines entreprises travailler la nuit sur des gros chantiers comme celui-ci. Il nous a été donné de constater lors d’une mission à Conakry par la route en novembre dernier, des travaux de nuit sur le chantier de l’Autoroute Conakry-Coyah-Mamou en 2X2 voies. Des travaux sont confiés à une entreprise chinoise. Il s’agit d’un vaste projet de 230 Km sur une route internationale, qui doit désenclaver le corridor Conakry-Bamako, en faisant du port de Conakry la destination privilégiée du Mali, du Burkina Faso et du Niger. A la fin des travaux, la distance Bamako-Conakry doit être raccourcie de 900 km à 700 km. Pourtant en aucun moment le trafic routier n’a été interrompu ni occasionné des bouchons interminables.
Razel doit faire sienne cette bonne méthodologie de travail en renforçant son équipe pour finir tôt ce chantier et mettre fin à la souffrance des populations. Sinon à cause des désagréments, les efforts de Mme le ministre des Infrastructures et de l’Equipement risquent d’être sabordés par la colère des usagers. La direction nationale des routes, la cheville ouvrière du ministère des Infrastructures et de l’Equipement en matière de construction des routes doit jouer sa partition.
Abdrahamane Dicko
Mali Tribune