Une pléiade de partis et regroupements politiques s’est réunie, hier lundi, à l’hôtel de l’Amitié sur la situation socio-politique du pays. Après une heure de rencontres, les présidents de partis et regroupements politiques ont appelé les autorités de la transition à confirmer leurs engagements à respecter ces échéances par la publication d’un chronogramme détaillé de tâches allant dans ce sens et par l’abandon de tout projet susceptible de mettre en cause ce délai.
Plus d’une dizaine de partis et de regroupements politiques ont tenu le lundi 26 juillet une rencontre. Il s’agit notamment de l’Adema PASJ, de l’ASMA-CFP, de l’APR, de l’UM-RDA, du RDS, du PS Yelen Kura, du parti Yèlèma, du MIRIA, de la Plateforme Jiguiya Kura, de l’EPM et les Non-alignés.
Pendant une heure, ces responsables politiques ont abordé essentiellement la question de la transition en cours et les démarches à suivre en vue de sa réussite.
Une déclaration politique a sanctionné la rencontre.
Se fondant sur la Charte de la transition et les engagements pris par les autorités de la transition devant l’opinion nationale et la communauté internationale, ces acteurs politiques lancent un appel solennel au peuple malien, aux autorités de la transition et à l’ensemble des partenaires du Mali à l’effet de s’engager pour la réussite de la transition.
A ce titre, ils réitèrent leur disponibilité à participer à toutes les initiatives de la transition pour asseoir une grande inclusivité dans la conduite des affaires publiques, tout en soutenant les initiatives visant à instaurer et renforcer la cohésion sociale, la stabilité et la sécurité du pays.
Estimant que la sortie durable de crise de notre pays suppose la conduite d’actions qui ne peuvent être toutes envisagées pendant la seule période de la transition, ils sont de ce fait convaincus que le prochain pouvoir, issu des élections générales de fin de transition, devra impérativement travailler dans un esprit de rassemblement et d’inclusivité et conduire de profondes réformes.
«Affirmons sans ambiguïté notre attachement au respect scrupuleux de la période de la transition et donc de la date retenue pour les prochaines élections générales (Présidentielles et législatives), à savoir le 27 février 2022 », déclarent sans équivoque des responsables politiques.
Toutefois, ils demandent aux autorités de la transition de confirmer leur engagement à respecter ces échéances par la publication d’un chronogramme détaillé de tâches allant dans ce sens et par l’abandon de tout projet susceptible de mettre en cause ce délai.
Tout en sollicitant l’accompagnement des partenaires pour une transition réussie, ils ont décidé de mettre en place un mécanisme de suivi de la présente déclaration.
Cette sortie des acteurs politiques atteste de la méfiance de ces derniers sur le respect du délai de la transition.
« Les récentes déclarations ne nous rassurent pas quant au respect du temps imparti de la transition », nous a confessé un président de parti politique joint au téléphone, présent à la rencontre.
« Il faut que nous soyons vigilants. Il y a des choses qui se passent et qui ne sont claires. La transition n’est efficace que lorsqu’elle s’inscrit ses actions dans un laps de temps. Elle ne peut pas vouloir se substituer à un pouvoir démocratiquement élu. C’est qui est en train de dessiner », a ajouté un autre. Cette rencontre s’est tenue dans un contexte où des voix s’élèvent, de plus en plus, pour demander la prorogation de la transition.
Ainsi, plusieurs associations de la société civile ont demandé ouvertement le prolongement de la durée de la transition, alors que le Premier ministre et le président de transition parlent de « respect des échéances ».
Ces acteurs arguent que le temps n’est à la tenue d’élection mais celui du rassemblement et de l’instauration de la sécurité sur l’ensemble du territoire.
« Le pays n’a pas besoin aujourd’hui d’élection. L’essentiel aujourd’hui est de faire face aux problèmes cruciaux de la population dont l’insécurité », déclaré Bintou TOURE, président de l’Association Nyéleni Tare-tare également favorable à la prolongation de la transition.
Outre ces organisations, le chérif de Nioro du Sahel lors d’un de ses prêches a demandé la prolongation du délai de la transition.
Selon lui, le temps imparti est insuffisant pour résoudre des problèmes du pays.
«Les puissances étrangères devaient nous accorder plus de temps en vue de faire aux autorités de faire bouger les lignes. A défaut, elles veulent empêcher les Maliens de réaliser des objectifs. En tous cas, le temps accordé à la transition est insignifiant », a déclaré le Chérif de Nioro.
Face à la situation, il a appelé le peuple à se mobiliser pour demander la prolongation de la transition si réellement il y a l’espérance que les militaires veulent faire mieux.
« En acceptant les 18 mois de la transition, rien ne changera. Nous allons revenir à la case départ. Je dis cela pas parce que j’ai aucune ambition politique, mais parce que je suis un Malien », s’est-il convaincu.
Par Sikou BAH
Source : Info-Matin