Vu la tension opposant le Mali aux autres pays membres de la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), en plus de ceux de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), les membres du conseil de paix et de sécurité de l’UA ont privilégié, la semaine dernière, la tenue d’une réunion spéciale sur le Mali. Dans un communiqué publié le 14 janvier, l’organe dit réaffirmer l’engagement indéfectible de l’UA à respecter la souveraineté, l’unité, l’intégrité territoriale du Mali, ainsi que la solidarité de l’Union africaine avec le peuple et le Gouvernement du Mali. Dans ce document de 4 pages, le conseil de paix et de sécurité (CPS) dit exprimer son soutien total à tous les efforts visant à créer les conditions nécessaires pour favoriser le retour à l’ordre constitutionnel au Mali. Cela, ajoute-t-on, y compris les efforts de la CEDEAO et son médiateur Goodluck Jonathan. Exprimant son regret, quant au non-respect de la durée des 18 mois dont les autorités de Bamako s’étaient engagées à respecter, l’organe africain dit apporter son soutien aux sanctions prises contre le Mali. En clair, les membres du conseil de paix et de sécurité (CPS) annoncent soutenir les sanctions de la CEDEOA. Aussi, l’organe africain énonce avoir « fermement rejeté » le chronogramme proposé par les autorités de Bamako, ajoutant qu’il prend « acte des conclusions » issues des Assises nationales de la refondation. Sur la base desquelles Assises, faudra-t-il le signaler, les maliens ont convenu de la prorogation de la transition en cours dans le pays.
En l’occurrence, si les présidents décideurs de la CEDEAO ont, juste après la proposition de cette transition de 6 mois à 5 ans, privilégié l’embargo sur le Mali, les membres du conseil de paix et de sécurité de l’UA jouent plutôt à l’apaisement. « Le CPS se félicite de la proposition faite de la République algérienne démocratique et populaire d’accompagner le Mali et la CEDEAO sur la voie salutaire de la compréhension mutuelle ».A cet effet, indique-t-on dans le communiqué, le CPS dit lancer un appel aux autorités de la transition du Mali et à la CEDEAO, pour qu’elles s’engagent ensemble dans une initiative de dialogue. Cela, précise le CPS, afin de traiter les points de divergences en suspens, en vue de faciliter le retour du Mali à l’ordre constitutionnel, dans un délai approprié et réaliste ne dépassant pas 16 mois. L’organe invite ainsi les parties au dialogue afin de trouver de solution rapide à la crise que traverse le Mali. Rappelons que le président de la transition malienne, en l’occurrence le colonel Assimi Goita s’est montré ouvert au dialogue avec la CEDEAO, dès sa première adresse à la nation, quelques jours après l’embargo sur le pays. Les Chefs d’État de la CEDEAO seront-ils d’accord avec l’ouverture d’un dialogue avec les autorités de Bamako ? On le saura bientôt.
Mamadou Diarra
Source: Le Pays