Des dromadaires venant de la Mauritanie, qui entrent au Mali par la zone Guidimakan (cercle de Kayes), posent de sérieux problèmes. Cette situation a longtemps été décriée par les populations de la localité qui n’ont eu jusque-là aucun écho favorable auprès des plus hautes autorités du pays.
Le problème est récurent. Tous les ans, les éleveurs mauritaniens arrivent au Mali avec leurs animaux. Ceux-ci divaguent dans les champs des agriculteurs. Une situation qui indigne les populations. Face à cette situation, les ressortissants de la localité ont, au cours d’une réunion, tiré la sonnette d’alarme. Ils ont invité les autorités à prendre le problème à bras-le-corps.
Selon Boubou Dembélé, le Mali et la Mauritanie ont conclu un accord sur la libre circulation des personnes et de leurs biens. «Seuls les villages frontaliers Selifely et Melga sont prévus par ce traité pour permettre aux éleveurs mauritaniens de traverser la frontière pour un éventuel pâturage des animaux», a-t-il expliqué. Il affirme qu’une période d’entrée et de sortie a été clairement définie entre les deux Etats.
Mais malheureusement, poursuit-il, la Mauritanie est en train de violer cet accord. Car les dromadaires venant de ce pays entrent sur le territoire malien par n’importe quel village frontalier et à tout moment. «Chaque année, les chameaux et les vaches arrivent dans nos villages, pillent nos champs de culture au vu et au su de nos autorités locales, qui parfois sont susceptibles d’être en connivence avec les Mauritaniens», s’est indigné Boubou Dembélé. Il a, dans cet ordre d’idées, invité les autorités à se rendre sur le terrain en vue de s’enquérir davantage des réalités du terrain.
Pour Idrissa Cissé, président de la jeunesse de Guidimakan à Bamako, cette situation demeure très préoccupante. C’est pourquoi il avait entrepris des actions pouvant apaiser les zones concernées. «Nous avons entamé des actions de sensibilisation et d’information sur la situation de notre route, et la transhumance des chameaux qui arrivent sur le territoire malien», a-t-expliqué.
«Que cela cesse ! Il faut que les autorités des pays respectifs appliquent les engagements pris de part et d’autre», s’est-il agacé. Pour terminer, les ressortissants ont demandé aux autorités de réviser les accords qui lient les deux pays et de renforcer le camp militaire de Bafarara, un village soninké dans la zone de Guidimakan, et d’instaurer le dialogue social entre les autorités coutumières et religieuses des villages frontaliers, etc.
Madihawa KEBE
Source: Le Wagadu