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Tombouctou : Réduire les violences communautaires par la relance des activités génératrices de revenus à Tarabangou

Le Bureau Régional de la MINUSMA a inauguré, le 13 décembre, le projet de réhabilitation et d’équipement du périmètre maraîcher de 30 hectares de Tarabangou, au profit de 370 maraîchers.

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Financée par la Section de la Réforme du Secteur de la Sécurité et du Désarmement, de la Démobilisation et la Réinsertion (RSS-DDR), à hauteur de 52. 125. 000 Francs CFA et exécutée par la Cellule d’Appui aux Initiatives pour le Développement (CAID), cette action vise à renforcer les moyens de résilience des ménages vulnérables par la relance de la production rizicole mais aussi à acquérir des revenus et contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle durable des populations.

 

La cérémonie a rassemblé environ 200 personnes dont le Maire de la Commune de Tombouctou, Hallé Ousmane, le Chef du Bureau Régional de la MINUSMA, Riccardo Maia, accompagné du responsable régional de la Section DDR et quelques notables du village Tassin Sak, dans le jardin situé environ à 7 km au sud-est de la ville mystérieuse sur la route de Kabara.

 

Le premier citoyen de la Commune de Tombouctou a salué la MIUSMA pour les efforts consentis en faveur de la restauration de la confiance et le renforcement d’une cohabitation pacifique entre de toutes les communautés.

« Cette initiative constitue une véritable bouffée d’oxygène pour l’économie locale, mais aussi une marque de soutien et de solidarité à l’endroit des maraîchers de Tombouctou », a-t-il souligné.

 

Jadis, Tarabangou était la réserve de fruits et de légumes qui fournissait près de 80% des légumes consommés dans les communes de Tombouctou, de Ber, de Salam, de Bourem Inaly, d’Alafia et de Lafia.

 

La crise de 2012 a emporté les équipements des jardiniers et les installations pour l’irrigation, provoquant le déplacement de la plupart des populations vers l’intérieur du pays ou à l’extérieur. Dépourvus de tout, certains jeunes ont préféré rejoindre des groupes armés.

Ce projet est donc un début de réponse pour leur réinsertion et une motivation à l’endroit des autres à déposer les armes pour se consacrer à des activités non violentes. Durant les quatre mois d’exécution, sa mise en oeuvre a créé des emplois pour une trentaine de personnes autour du site, dont des ex-combattants et des membres de leurs familles.

Ce projet de réduction de la violence communautaire (RVC) a permis de doter ce site d’une centaine de panneaux solaires et de 56 batteries ainsi que de réparer l’ensemble de la canalisation autour du jardin. La connexion des pompes de forages à ce système assure, désormais, l’approvisionnement en eau des quatre bassins à ciel, de 1000 m3 chacun.

Cette nouvelle technique donne aux exploitants une possibilité de production sur toute l’année. Pour les bénéficiaires, cette initiative met fin à quatre ans de calvaires : « Avant les forages étaient alimentés par deux groupes électrogènes, consommant 70 barils de gasoil, réduisant notre campagne de quatre à trois mois, sans compter la maintenance de ces machines.

Souvent, ils nous arrivaient de perdre la production par faute des moyens », a expliqué Alhad Ag Aljoumat, Président du comité de gestion.

 

Désormais capable d’être opérationnels toute l’année, les exploitants pourront s’adonner à des cultures alternatives de légumes, telle que celle de la pomme de terre dont la récolte peut atteindre 60 tonnes lors des saisons où l’eau est abondante.

Ils pourront également produire de la pastèque, des papayes, des dattiers, du citron et de l’orange, ainsi que des plants d’arbres à revendre, comme le papayer, le manguier, le flamboyant, l’eucalyptus. « Nous sommes plus qu’heureuses aujourd’hui, car cette initiative nous donne une capacité de pompage d’eau suffisante pour l’exploitation de 30 ha.

Cela  contribuera au ravitaillement en légumes des marchés de Tombouctou et des communes environnantes à toutes saisons, mais aussi à la croissance de nos revenus. Le plus important, c’est qu’elle permet aux communautés déplacées et aux réfugiés revenus, de s’unir pour surmonter nos différences », a exprimé l’une des exploitantes, Agaichatou Walet Mohamede.

 

Pour sa part, le Chef du Bureau a réaffirmé aux populations de Tombouctou l’engagement de la Mission onusienne à accompagner l’ensemble des parties prenantes à l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issus des processus d’Alger pour sa mise en œuvre effective.

« Je sollicite l’engagement constant des autorités administratives et communales à accompagner l’ensemble des bénéficiaires dudit projet pour la bonne gestion et une pérennisation de ces nouvelles installations qui, indubitablement contribueront à la sécurité alimentaire et à la protection de l’environnement », a exhorté Riccardo Maia.

 

Ce projet est le second de la liste de plusieurs projets que la Section RSS DDR de la MINUSMA a mis en œuvre à travers les ONGs locales au profit des communautés des régions de Tombouctou et de Taoudéni.

Au titre de l’année budgétaire 2015-2016, la section RSS DDR a implémenté 13 projets CVR dans ces régions, notamment dans les localités de Ber, Didi, Hamzakoma, Gourma Rharous, Salam, Douékiré, Diré, Niafunké et dans dix (10) autres fractions et villages, tels qu’Alafia, Goumel, Likrakar, Acharane et Tarabangou.

Source: MINUSMA

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