Malgré la signature des accords de paix, les combattants de la CMA continuent toujours à semer la terreur et la violence dans la région de Tombouctou et ailleurs.
Le lundi 25 mai aux environs de 18h 30, deux véhicules 4×4 remplis de rebelles pénètrent dans le village de Bourem-Inaly en tirant des coups de feu en l’air. Les villageois assistent alors impuissants au pillage de leurs boutiques et magasins. Les bandits remplissent leurs véhicules de tous les produits dont ils ont besoin avant de quitter la localité. Il n’y a pas eu de victimes ou de blessés, mais rares sont les boutiques épargnées par les malfaiteurs qui ont aussi emporté deux motos.
La veille, dimanche 24 mai, aux environs de minuit une vingtaine d’hommes armés traversent le fleuve pour venir perturber le sommeil des habitants du village d’Arbichi, en tirant des coups de feu. Un homme d’une quarantaine d’années du nom de Hamzata Koba est tué. Tout le monde s’accorde à dire que cet acte est un règlement de compte, suite à un vieux contentieux. Pour commettre leur forfait, les bandits ont contraint le propriétaire d’une pinasse à leur faire traverser le fleuve pour atteindre le village.
Samedi 23 mai, ce sont des tirs à l’arme lourde qui sont entendus à Didi (bord du fleuve de Ber à 60 km de Tombouctou). Les rebelles voulaient mettre en marche le bac de traversée, mais les militaires de l’autre du fleuve ont effectué des tirs de sommation pour montrer qu’ils veillaient au grain. Il n’y a pas eu d’accrochage, ni de victimes mais les tirs ont continué de part et d’autre durant toute la journée.
Le même jour, vers 22 h à Tombouctou, les soldats positionnés au check-point du nord-est de la ville, ayant aperçu au loin des véhicules en approche, ont procédé à des tirs de sommation. Beaucoup de personnes ont assimilé ces coups de feu à une attaque des positions des Famas. Il n’en était rien.
Le vendredi 22 mai de 11h à 15h, le village de Gabery, situé au nord-est de Gourma-Rharous dans le Haoussa a reçu la « visite » de rebelles. Ils sont arrivés à bord de 8 véhicules et sur des motos. Effrayés par les balles qui fusaient de partout, les villageois se sont enfuis pour se réfugier du coté du Gourma ou pour gagner la ville de Rharous. Les assaillants en ont profité pour piller plus de 20 boutiques et magasins.
Toujours vendredi, au moment où la société civile négociait la libération d’otages détenus par la CMA (lire l’Essor d’hier), une pluie d’obus s’est abattue sur le village de Ber. C’est le camp de la MINUSMA qui était la cible des assaillants. Heureusement, il n’y a ni victime, ni blessé , ni dégât matériel.
Finalement, la seule bonne nouvelle a été pour la ville de Tombouctou, avec le rétablissement du réseau téléphonique Sotelma-Malitel le samedi 23 mai à 16h. Bravo aux agents de cette entreprise qui n’ont ménagé ni leur temps, ni leur ingéniosité pour raccorder Tombouctou au reste du Mali et du monde. A la grande satisfaction des abonnés de Sotelma-Malitel.
M. SAYAH
AMAP-Tombouctou
source : L Essor