En rendant hommage à Sadia Cissé, le vendredi 26 mai dernier, le président du Djoliba AC, Tidiane Niambélé, a déclaré que “Bakoroba a marqué sa génération et son entourage par sa disponibilité, son dévouement, ses qualités humaines innombrables : modestie, humilité et discrétion”. Avant de préciser que “El Capitano negro n’a pas été seulement un excellent footballeur. Il fut un cadre compétent de l’administration du Mali”.
En cette douloureuse circonstance, empreinte d’une profonde émotion, j’ai la triste mais honorable responsabilité d’exprimer le témoignage du Mouvement sportif national, africain et d’ailleurs. Le témoignage de tous ceux avec qui, l’illustre défunt a partagé l’exaltante vie de sportif. Celui dont il s’agit a été surnommé «Bakoroba» par les générations qu’il a couvées durant sa longue carrière sportive, «Ladia Cissé» par nos amis de Chine, et pour moi, personnellement et singulièrement «El Capitano».
Pendant près d’une décennie, je fus son coéquipier. Je sais jusqu’à quel point, surtout dans des circonstances difficiles, l’empreinte de l’homme peut guider ses camarades vers la victoire et la gloire.
Sadia appartient à la prestigieuse famille Cissé de Ouolofobougou où il vit le jour du 15 avril 1944, famille de talents (grands intellectuels et sportifs de renom).
En 1961, un prodige est révélé chez les Rouges de Bamako. Son fabuleux parcours commence en 1965.
Sportif dans l’âme, on se souviendra que c’est la même année où il a porté le maillot, de la sélection de basket-ball de Bamako à la semaine de la jeunesse. Son palmarès est des plus éloquents dans les compétitions nationales et continentales : plusieurs fois champions et détenteur de la Coupe du Mali, demi-finaliste de la Coupe des clubs champions d’Afrique et de la Coupe d’Afrique des vainqueurs de coupe avec son seul club de cœur, le Djoliba AC.
Il est auréolé de 57 sélections avec l’équipe nationale de football du Mali. La silhouette du «faux lent» a laissé son empreinte à «Yaoundé 72». Footballeur de légende, il a incarné l’élégance et cultivé l’esprit sportif, n’écopant que d’un carton jaune durant sa carrière. A la retraite, il a gardé le meilleur de son expérience à ce qui fut sa seule passion, le football.
Bakoroba a marqué sa génération et son entourage par sa disponibilité, son dévouement, ses qualités humaines innombrables : modestie, humilité et discrétion. Seulement détrompez-vous, sa relative timidité cachait mal un sens profond d’un humour accrocheur des récits de carrière footballistique.
El Capitano negro n’a pas été seulement un excellent footballeur. Il fut un cadre compétent de l’administration du Mali. Inspecteur des services économiques formé à l’Ecole nationale d’administration (ENA) de Bamako, il donna la pleine mesure de ses capacités de manager au sein de la Société malienne d’import-export (Somiex). Ici et là, il fut un cadre à la conscience aigüe du devoir pour son pays.
Homme de constance et de régularité, son épouse, ses enfants et la famille Cissé doivent être fiers d’un tel mari, d’un tel père et d’un tel parent. Que tous soient assurés que le monde du sport malien partage leur peine et qu’il s’y associe par la prière, par une sympathie indéfectible et par ses sincères condoléances.
En lui nous perdons un frère et un ami pour qui la solidarité et l’entre-aide avaient un sens. Il s’en est allé. Telle est la volonté d’Allah à qui nous rendons grâce pour avoir accordé, ici-bas, l’extraordinaire destin qui fut le sien.
Son souvenir restera vivace en nous et continuera de nous inspirer toujours.
Repose en paix, valeureux capitaine, dans la grâce éternelle du Tout-Puissant. Amen !”