Et à nouer des partenariats avec des Tunisiens pour obtenir des résultats plus intéressants ainsi que pour une collaboration modèle
La Tunisie abrite, les 27 et 28 août courant, la huitième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) dont les travaux ont lieu dans l’un des hôtels les plus prestigieux de la capitale, Tunis.
Berceau des civilisations, la Tunisie a été officiellement désignée pays hôte de la TICAD, en date du 16 juillet 2020, après avoir obtenu l’accord d’accueillir l’évènement, en marge de la 33ème session ordinaire des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine, tenue les 9 et 10 février de la même année, dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba. Il s’agit du deuxième pays africain à organiser la TICAD, après le Kenya en 2016.
Dans une allocation diffusée en direct ce samedi devant nombre de hauts cadres, responsables et investisseurs venus de toute part, le président de la République tunisienne, Kaïs Saïed a affirmé que la vraie richesse du Continent africain est la richesse humaine.
– Nouvelles perspectives : Le Japon, un modèle à suivre
“Après la pandémie de coronavirus dont les répercussions ont touché le monde entier et au milieu des changements actuels, nous avons besoin de mettre en œuvre de nouvelles idées et d’envisager de nouvelles conceptions et perspectives”, a-t-il indiqué, regrettant que le Continent africain soit le plus pauvre dans plusieurs domaines, alors qu’il est très riche en ressources naturelles et qu’il est en possession de beaucoup de moyens.
Le chef d’Etat a dit avoir discuté avec le ministre japonais des Affaires étrangères, dans la matinée de ce samedi, du chemin emprunté par le Japon pour devenir, aujourd’hui, une force économique mondiale tout en préservant sa culture et ses traditions. Un processus qui fait l’objet de plusieurs études traitant de la reconstruction du Japon.
Kaïs Saïed s’est, ensuite, interrogé sur le fait qu’il y a plusieurs Afriques dans l’imaginaire des peuples de ce continent: “Nous parlons d’Afrique du nord, d’Afrique du sud, du Sahel et autres appellations comme si on n’appartenait pas à la même terre. Il est temps pour l’Afrique qu’elle soit unie et ce, malgré les problèmes et les obstacles entre guerre et famine”.
“Nous œuvrons, avec le Japon, à établir un nouveau partenariat mais nous ne pouvons réaliser des progrès que sous des régimes politiques stables et en l’absence de guerre”, a indiqué Saïed. Et le président tunisien d’ajouter : “Certains pays n’arrivent pas à avancer à cause de l’absence d’institutions et de l’Etat, entre autres raisons qu’il faudra déceler”.
Le volume des échanges commerciaux augmentera et les investissements japonais sont à hauteur de 30 millions de dollars avec 300 sociétés d’investissement, a souligné Saïed.
Il a, également, fait savoir qu’au milieu de tous les défis, l’Afrique a besoin de renforcer et de hisser le niveau de coopération bilatérale et multilatérale ainsi que de mettre en place de nouveaux mécanismes car les anciennes mesures n’ont visiblement pas abouti.
– Pour plus d’implication pour le secteur privé
Le président de la République a, par la même occasion, valorisé le rôle du secteur privé, tout en soulignant l’importance d’établir les moyens légaux afin d’aider les jeunes à devenir actifs et de créer un climat politique et administratif sain pour aider les investisseurs à agir en toute sécurité.
“L’investissement ne peut se réaliser et évoluer que dans le cadre d’une situation politique stable et d’une justice sociale préservant l’intégrité humaine” a-t-il ajouté, notant qu’il faudra renforcer le partenariat public-privé (PPP) à travers de nouveaux mécanismes pour concrétiser les objectifs communs et alléger le poids des dettes.
Dans son mot de la fin, Saïed a affirmé que la Tunisie allait continuer d’appuyer son partenariat de haut niveau avec le Japon, en mettant en avant le positionnement stratégique du pays qui représente une porte pour l’Afrique et un pont pour l’Europe.
“J’invite nos amis japonais à investir en Tunisie et à nouer des partenariats avec les Tunisiens pour atteindre des objectifs plus intéressants que quand chaque partie le fait seule de son côté. Avançons ensemble pour une collaboration modèle car nous partageons les mêmes valeurs et la même vision”, a-t-il conclu, aspirant à une sortie de ce cercle vicieux pour toute la région qui y a passé de longues années.
La TICAD est un évènement économique d’envergure mondiale, organisé conjointement par le Japon, la Commission de l’Union africaine (CUA), les Nations unies (ONU), le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et la Banque mondiale (BM) afin de débattre sur trois grands axes, qui sont les suivants : Atteindre une croissance durable et inclusive avec une réduction des inégalités économiques, parvenir à une société durable et résiliente fondée sur la sécurité humaine et enfin construire une paix et une stabilité durables en soutenant les propres efforts de l’Afrique, dans un contexte marqué par les répercussions de la pandémie de coronavirus ainsi que de la guerre russo-ukrainienne.
En tant que membre fondateur de l’Organisation de l’Unité Africaine (actuelle UA), la Tunisie a joué un rôle de pionnier dans l’établissement de ses piliers et a soutenu l’action africaine commune en adhérant aux objectifs et plans de l’Union Africaine visant à créer une entité intégrée et prospère et un espace stable pour le peuple africain et les générations à venir. Le pays abrite trois organismes de l’Union Africaine : l’Institut Panafricain de la Statistique, l’Organisation Panafricaine de la Propriété Intellectuelle et le Centre Africain d’Excellence des Marchés Inclusifs.
Quant aux relations de coopération entre le Japon et la Tunisie, elles n’ont cessé de se développer et de s’élargir aux domaines d’intérêts communs, depuis l’établissement des relations diplomatiques en juin 1956 et ce, grâce à des échanges de visites des hauts responsables des deux pays.
Source : Anadolu Agency