Après plus de 40 ans de carrière théâtrale, Madou Wolo ne rempilera pas. Il veut montrer la voie aux jeunes humoristes. C’est la raison pour laquelle il s’est lancé dans des spectacles, qu’il met en scène, avec la jeune génération.
Madou Wolo n’est pas éternel. À 60 ans, Kari Bogoba Coulibaly, de son vrai nom, le sait et prépare sa succession. Après son retour sur scène vendredi dernier avec le jeune comédien N’Golo, le natif de Ségou arborera de nouveau ce samedi son costume d’humoriste, pour un spectacle comique avec ses filles Miira et Néné.
« Je suis un artiste-comédien qui a toujours voulu voir sa relève assurée. Mon ambition est de transmettre mes compétences et les expériences acquises dans la vie aux jeunes. J’essaye en tous temps de les mettre à leur disposition », se justifie l’acteur, d’après lequel, de même que pour ses enfants, son « école est grandement ouverte à tous les jeunes désireux de faire carrière dans le théâtre ».
C’est dans cet élan que l’homme de théâtre, qui a fait ses premières armes à l’Institut national des Arts (INA), où il obtiendra un diplôme en Arts dramatiques en 1986 et rencontrera plusieurs comédiens maliens avec lequel il formera la même année la Troupe Nyogolon, sera confronté à ses deux filles, qui veulent devenir comme lui. Le spectacle d’humour nommé « Face à face entre père et filles », lui fait dire que même si l’évènement est amusant, « être face à face avec des jeunes dans une carrière artistique est une pédagogie. À travers ce spectacle, nous prouvons que le dialogue existe entre l’ancienne et la nouvelle génération de comédiens. Cela peut motiver des gens dans d’autres domaines au Mali à faire de même », explique-t-il.
Sa grande expérience dans le théâtre, l’homme aux multiples casquettes (dramaturge, musicien compositeur, arrangeur…) l’a acquise grâce aux nombreux films dans lesquels il a joué. Il s’agit, entre autres, de « Sanoudjè » de Boubacar Sidibé, « Yéléma » de Mamou Cissé (d’où il héritera de son surnom Madou Wolo), « Sia, le rêve du python » de Dani Kouyaté ou encore « La Génèse », de Cheick Oumar Sissoko.
Auréolé du titre de « comédien infatigable », il avoue ne vivre que pour l’art. « Il est présent et perpétuel dans ma vie. Et, si je venais à disparaitre aujourd’hui, que le pays dise seulement : voilà, il s’en est allé. Et pourtant, et pourtant, il nous aura tout donné de son art », désire-t-il.
Aly Asmane Ascofaré
Source : Journal du Mali