La tension est subitement remontée d’un cran entre Israël et le Hamas depuis 48 heures. Elle s’est encore intensifiée lundi 12 novembre avec le tir de centaines de roquettes sur l’Etat hébreu en représailles à une opération de l’armée israélienne dans l’enclave dimanche. La réponse du gouvernement de Benyamin Netanyahu n’a pas trainé : les raids de l’aviation israélienne se multiplient dans le ciel gazaoui. Ils ont déjà fait six morts côté palestinien.
Les sirènes d’alarme qui préviennent de l’arrivée imminente des roquettes palestiniennes ont cessé de retentir depuis quelques heures à Ashkelon, rapporte Marine Vlahovic, notre envoyée spéciale dans cette ville israélienne, la plus importante au nord de la bande de Gaza.
Les habitants hébétés font le constat des dégâts après une « nuit de cauchemars », une nuit rythmée par les sirènes et les tirs de roquettes.
Dans le quartier populaire de Jabotinsky, au sud de la ville, une roquette a touché un immeuble, le détruisant partiellement. Le projectile a causé la mort d’un civil. Il s’agit d’un Palestinien originaire de Cisjordanie qui résidait en Israël, a confirmé la police. Une femme a par ailleurs été extraite des décombres, gravement blessée.
L’armée israélienne a autorisé dans la matinée les habitants vivant près de la bande de Gaza à s’éloigner des abris. Mais les rues restent vides. Les écoles et les universités sont fermées jusqu’à nouvel ordre. Et les résidents ne peuvent s’empêcher de crier leur colère en demandant au gouvernement israélien de mettre fin à cette situation « intenable ».
Gaza en deuil
De leur côté, les Gazaouis enterrent leurs morts, rappelle notre envoyé spécial Guilhem Delteil. Deux membres de la branche armée du Front populaire de libération de la Palestine ont été enterrés côte à côte ce mardi matin. Ce sont les deux premières victimes palestiniennes des bombardements israéliens de lundi, dans cette commune du nord de la bande de Gaza.
Ils ont été tués, alors qu’ils venaient de rejoindre le camp auquel ils étaient affectés. Alors que leurs corps étaient portés en terre et que les proches se recueillaient devant les tombes, les responsables politiques, eux, se sont succédé au micro à l’entrée du cimetière.
Un homme du FPLP, le mouvement auquel appartenaient les deux morts, a salué leur mémoire et a appelé à la résistance contre « les Israéliens qui tuent le peuple de Gaza », a-t-il déclaré. Il a demandé aux Gazaouis de descendre dans la rue pour montrer leur soutien à ce qu’il a appelé « la résistance ». Quelques tirs en l’air ont ponctué son discours avant que la foule se disperse.
Dans la bande de Gaza, ce mardi, les rues sont inhabituellement peu animées, beaucoup d’enfants dans les rues, car les écoles sont restées fermées aujourd’hui, ainsi que les universités, mais peu de voitures sur la route, alors que dans le ciel, les drones israéliens survolent en permanence l’enclave palestinienne.
♦ Réunions du cabinet de sécurité israélien
Avec notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul
Le cabinet de sécurité israélien s’est réuni une seconde fois en moins de 24 heures. L’aile droite du gouvernement pousse à l’escalade dans ce nouveau round du conflit. Plusieurs ministres israéliens membres du cabinet de sécurité ont en effet indiqué leur intention d’exiger du chef du gouvernement Benyamin Netanyahu une riposte plus musclée de la part de l’armée israélienne après les tirs de roquettes record depuis la bande de Gaza.
En Israël, on affirme avoir mis un frein à tous les contacts pour un cessez-le-feu. Un responsable politique indique par exemple sous couvert d’anonymat qu’à l’heure actuelle, Israël ignore délibérément les efforts menés à la fois par l’Egypte et par les Nations unies pour la mise en place d’une trêve. Mais une source diplomatique affirme par contre que les tractations se poursuivent.
RFI