Après les violentes échauffourées du mois de décembre 2017 à Konsiga et malgré la visite sur les lieux du Ministre de l’administration territoriale de l’époque (Tiéman H Coulibaly), la tension reste vive dans la localité. En effet, plusieurs dizaines de personnes bloquent toujours les accès à la mairie, empêchant ainsi son bon fonctionnement. Face à cette situation, l’Union pour la République et la démocratie (URD) demande au gouvernement de prendre des mesures adéquates pour faire respecter les lois de la République.
Cette demande a été faite lors du point de presse, le jeudi 11 janvier dernier dans les locaux du parti. Les conférenciers étaient le Pr Salikou Sanogo, 1ervice-président et Me Demba Traoré, secrétaire à la communication.
La situation qui prévaut actuellement à Konsiga, dans le cercle de Yélimané, est plus que tendue. Le maire de cette Commune rurale, Tamassa Kébé (URD) et ses conseillers sont privés de leurs bureaux depuis le 15 décembre 2017. L’Association Yélimané Dagakane conteste leur légitimité.
Selon le Pr Salikou Sanogo, tout a débuté le vendredi 15 décembre 2017, quand les forces de l’ordre ont dispersés un groupe de manifestants qui empêchait le maire URD, Tamassa Kébé et les autres usagers d’accéder à la mairie. Au cours de cette opération, des échauffourées ont eu lieu entre les occupants et les forces de l’ordre, occasionnant 8 blessés et 1 décès parmi les manifestants et plusieurs blessés du côté des forces de l’ordre.
A la suite de ces évènements regrettables, Tiéman H Coulibaly, alors ministre en charge de l’administration territoriale, s’est rendu sur le terrain. Malgré cette visite, a déploré Salikou Sanogo, « la situation ne s’est nullement améliorée sur le terrain, bien au contraire elle est en train de prendre une tournure grave et inquiétante qui interpelle fortement le gouvernement de la République du Mali et tout démocrate sincère épris de paix et de justice ». « Le maire, Tamassa et certains de ses collègues continuent de faire l’objet de menaces de mort de la part d’individus qui n’hésitent pas à publier, à visage découvert, sur les réseaux sociaux des vidéos dans ce sens. Ces menaces et intimidations ont amené certains conseillers à rendre leur démission », a affirmé le 1er vice-président de l’URD.
Evoquant les causes qui ont conduit à cette situation, Me Demba Traoré a soutenu que tout est parti d’un contentieux électoral. En effet, lors du dépôt des listes de candidature, à la requête de l’alliance URD-Adema-Fare, la liste Yelema -Codem a été invalidée à bon droit par la Cour d’appel de Kayes au motif qu’une fille de 19 ans y figurait, alors que l’âge minimum pour être éligible est de 21 ans au sens de l’article 191 de la loi électorale. Du coup, une seule liste est restée en compétition dans ladite circonscription. Il s’agit de celle de l’alliance URD-Adema-Fare qui a finalement été élue.
Selon Me Demba Traoré, les différentes décisions de justice ont confirmé la victoire de la liste URD-Adema-Fare. «Ayant définitivement perdu gain de cause, au lieu de se soumettre aux décisions de justice et au verdict des urnes, les protestataires ont décidé de passer par la violence physique et verbale pour poursuivre leur contestation, toute chose inadmissible en démocratie et répréhensible en droit », a-t-il déclaré. Le seul objectif de ces gens, selon les cadres de l’’URD, est d’empêcher le fonctionnement de la mairie et créer concomitamment une situation conflictuelle qui pourrait déboucher sur la mise en place d’une autorité intérimaire en lieu et place du Conseil communal existant.
Pour le respect de la démocratie, l’URD demande à l’Etat de jouer pleinement son rôle de garant des institutions en sécurisant le maire et sa famille, ses biens et tous les conseillers qui sont menacés.
Mémé Sanogo
Source: L’Aube