A 28 ans, le Suisse a décroché son billet pour sa première finale de Grand Chelem en dominant Tomas Berdych en demi-finales : 6-3, 6-7, 7-6, 7-6
Grand Chelem après Grand Chelem, Stanislas Wawrinka franchit des paliers. Après avoir signé sa première demi-finale majeure lors du dernier US Open, le Suisse a décroché, à 28 ans, sa première finale en écartant Tomas Berdych dans le dernier carré de l’Open d’Australie, hier à Melbourne (6-3, 6-7, 7-6, 7-6). Dans un match cadenassé par les deux hommes sur leur service, Wawrinka a fait la différence en affichant un plus grand sang-froid dans les fins de manches. Berdych, qui partait pourtant avec le léger avantage d’avoir déjà gagné une demi-finale de Grand Chelem par le passé – il avait battu Novak Djokovic à Wimbledon, en 2010 – a quant à lui péché sur son point faible éternel : la fébrilité dans les moments-clés. Stanislas Wawrinka, lui, s’est énormément amélioré dans ce domaine depuis un an. Ces progrès lui vaudront dimanche de disputer le titre austral à Roger Federer ou Rafael Nadal.
Entre deux joueurs du même âge, approchant doucement de la trentaine, cette demi-finale d’Open d’Australie a apporté un éclairage impitoyable sur les progrès de l’un, Stanislas Wawrinka, et les failles mentales récurrentes de l’autre, Tomas Berdych. Dans un match de frappeurs longtemps verrouillé au service de part et d’autre, c’est une faute de Berdych au filet qui a fait basculer le premier set.
Une seule erreur, mais une lourde erreur : un smash manqué sur son service, à 4-3, sur ce qui a été la seule balle de break de la manche. Suffisant pour permettre au Suisse de prendre les commandes de la partie (6-3 en 30 minutes).
Ce break de Wawrinka a été être le seul de la partie. Les deux hommes ont ensuite enchaîné 37 jeux d’affilée sans concéder leur mise en jeu, n’abandonnant même que quatre balles de break en chemin (3 pour Wawrinka, 1 pour Berdych, sa seule du match). A l’efficacité de Berdych derrière sa première balle (21 aces, 82% de réussite) répondait le non moins redoutable deuxième coup de raquette de Wawrinka, dont les angles courts croisés mettaient les grandes jambes adverses au supplice. Si le Tchèque a saisi l’opportunité de remporter sans coup férir le tie-break du deuxième set (7-1), ses vieux démons ont ressurgi dans celui du troisième, sous la forme de deux doubles fautes qui ont offert la manche sur un plateau à son adversaire (7-3).
Le bras-de-fer entre serveurs s’est poursuivi dans le quatrième acte, jusqu’à un troisième jeu décisif où, une nouvelle fois, Berdych a craqué au mauvais moment : une volée manquée, une nouvelle double faute, et Wawrinka a définitivement concrétisé sa légère domination sur son adversaire. Légère, un seul point les séparant au final (143 contre 142), mais bien réelle. Il l’emporte pour la quatrième fois de suite devant le Tchèque, la septième fois en huit rencontres, et s’assure de le dépasser pour monter au moins jusqu’au septième rang mondial au prochain classement ATP. Surtout, le voilà en finale d’un Grand Chelem pour la première fois de sa carrière. Dimanche, il disputera le titre de l’Open d’Australie à Rafael Nadal ou à son compatriote Roger Federer.