De sources concordantes, une quinzaine de personnes, majoritairement des peulhs, ont été tuées, entre dimanche et lundi, dans des affrontements entre des communautés peules et bambaras dans les localités de Koroguiri et de Maleymana, situées dans le cercle de Tenekou.
Des civils peulhs et bambaras se sont affrontés avec des armes de tout acabit, dimanche 1er mai et lundi 2 mai, dans le cercle de Tenekou, situé dans la région de Mopti. Selon nos informations, entre ces deux jours il y a eu au moins quinze morts, majoritairement des peulhs.
Si les raisons d’un tel affrontement restent encore non fluides, il nous revient que c’est « un groupe de jeunes bambara suffisamment armé » qui s’est attaqué aux voisins peulhs. Sur place, nous n’avons pas eu des interlocuteurs capables de nous dire les vraies raisons d’un tel affrontement entre deux communautés qui ont longtemps vécu ensemble dans cette zone de transhumance.
Cependant, selon une source sécuritaire malienne citée par l’AFP, les tensions entre les deux communautés sont dues au fait que « malheureusement, dès qu’on voit un Peul, on pense qu’il est jihadiste », en raison de la présence dans la région du Front de libération du Macina (FLM) dirigé par Amadou Kouffa, allié d’Iyad Ag Ghaly.
Il y a une semaine, Kawral Pulaaku, une association peule, a accusé l’armée malienne de commettre des exactions contre les Peulhs, très souvent confondus à des terroristes. Auparavant, des journaux maliens avaient attiré l’attention sur l’amalgame dont les élèves des écoles coraniques et des peulhs sont souvent victimes dans la lutte contre le terrorisme.
Cependant, force est de reconnaître également que bien avant la crise de 2012, le Mali profond était un foyer de tensions communautaires entre plusieurs ethnies.
Aboubacar DICKO
Source: Autre presse