Partie au Ghana pour apprendre l’anglais, Bintou Diarra a décidé de partager son expérience à travers une série de billets sur les réalités de ce séjour linguistique dans la Côte de l’or.
La destination par excellence pour les francophones qui désirent apprendre ou améliorer leur niveau en anglais est le Ghana, pays anglophone avec environ 30 millions d’habitants. Chaque année, ils sont des centaines de non-anglophones à venir dans ce pays dans l’espoir d’apprendre à bien parler anglais en quelques mois. Certains y viennent pour des cours intensifs et finissent par suivre des cours normaux, convaincus que l’apprentissage d’une langue nécessite aussi la pratique.
Parmi les centaines de francophones, tout le monde n’a pas les mêmes motivations. Certains apprennent l’anglais dans l’espoir d’augmenter leur chance d’obtenir un meilleur travail quand ils parlent cette langue en plus du français. C’est le cas de Emma D., journaliste indépendant malien : « J’ai compris que l’anglais était primordial maintenant. Donc, je veux mettre toutes les chances de mon côté lors de mes prochaines recherches d’emploi. » D’autres, en revanche, y vont pour juste apprendre à parler anglais. Nadège, de nationalité ivoirienne, est venue au Ghana pour deux mois et espère parler anglais avant son retour en Côte d’Ivoire. Elle confie qu’elle n’a pas les bases de la grammaire anglaise. « Je veux juste parler anglais. Le simple fait de m’exprimer en anglais sera une satisfaction personnelle. »
« Ce n’est pas de notre faute »
Au nombre des candidats au départ pour un séjour linguistique au Ghana, il y a aussi ceux pour qui « ça n’a pas marché à l’école ». « Je n’ai pas pu poursuivre mes études. J’ai abandonné à partir de la 7e année et je suis là pour 6 mois », explique Lamine C., un jeune malien. Il ajoute que l’anglais est difficile, surtout pour lui qui a déjà du mal à lire même le français. Pour la petite anecdote, quand on a demandé à Lamine C. de répéter « I come from Mali », mot pour mot, il n’y était pas parvenu après deux semaines de cours. Ils sont nombreux les apprenants, comme Lamine C., à avoir du mal à répéter un mot en anglais mais sont motivés et espèrent parler la langue très vite. Juste parce que c’est le Ghana, un pays anglophone.
Au Ghana, il n’est pas rare de rencontrer un non-anglophone qui ne parle pas anglais après avoir passé plus d’un an à l’apprendre. Cette situation est due au fait que les gens, s’ils sont tous francophones, préfèrent vivre entre eux. Par exemple, une dizaine d’étudiants d’un pays francophone, venus pour apprendre l’anglais, choisissent d’habiter le même appartement. Ils fréquentent la même école. Ainsi, ils partent et reviennent de l’école ensemble tout en parlant, bien sûr, en français ou dans leur langue maternelle. Cela est aussi le cas de mes concitoyens maliens qui, cerise sur le gâteau, choisissent en général une école de langue appartenant à un Malien. On y apprend l’anglais, mais le hic qu’il n’y a que des Maliens qui y étudient. Les étudiants parlent plus en bamanakan qu’autre chose.
Nous nous rendons tous au Ghana pour apprendre à parler anglais, mais je peux vous assurer que ce n’est pas ce que nous faisons la plupart du temps. Donc, chers parents, ne soyez pas étonnés quand nous revenons sans même avoir appris des notions de base en anglais. Ce n’est pas de notre faute. La faute en revient aux écoles que vous avez choisies pour nous. Je réserve les détails des conditions d’études et de vie au Ghana pour un autre billet.
Source : Benbere