Fidèle à sa vocation de banque agricole, elle a injecté 267 milliards de Fcfa en 2019 dans le financement de l’agriculture
Les performances de la Banque nationale de développement agricole (BNDA) restent au vert, malgré le contexte difficile que traverse le pays. C’est ce qui ressort des résultats présentés hier lors de la 135è session de son conseil d’administration, tenue par visioconférence. Les travaux, délocalisés à la Société malienne de transmission et de diffusion (SMTD) à cet effet, ont été présidés par Moussa Alassane Diallo, président du conseil. C’était en présence de son directeur général, Souleymane Waïgalo.
Au cours de la session, les administrateurs ont abordé d’importants sujets relatifs à l’évolution des activités de la banque.
L’exercice clos au 31 décembre 2019 représente le premier exercice d’application complète des instructions et circulaires de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), des réformes de Bâle 2 et 3. C’est aussi la quatrième année de mise en œuvre du Plan de développement à moyen terme 2016-2020 de la BNDA (PMT6) qui servira comme référence pour le prochain PMT7 2021-2025.
Parlant du contexte dans lequel la banque a évolué en 2019, Moussa Alassane Diallo a expliqué qu’il s’est globalement déroulé dans un environnement marqué notamment par la persistance de la crise sécuritaire dans les régions du Nord et celle de Mopti, la poursuite des décisions du Comité de politique monétaire de la BCEAO et relatives au refinancement des banques dans ses guichets, le durcissement de la concurrence bancaire, la bonne campagne agricole et la reprise de l’activité des entreprises agro-industrielles.
Le président du conseil d’administration a noté avec satisfaction que la BNDA a réalisé un résultat de 12,3 milliards de Fcfa et un résultat net de 10 milliards de Fcfa. Elle a porté ses fonds propres et assimilés à 66 milliards de Fcfa en 2019, en augmentation de 11%. Se classant ainsi parmi les trois premières banques de la place, la « Banque verte » a amélioré ses performances financières en créant une valeur ajoutée plus importante.
Ainsi, le Produit net bancaire (PNB) est passé de 36,5 milliards de Fcfa à 40 milliards de Fcfa en 2019, soit une hausse de 10%. «Pendant ce temps, on note un coefficient d’exploitation de 51% en baisse. Avec un bilan total de 498 milliards de Fcfa, la BNDA améliore sa position dans le peloton de tête du système bancaire malien tout en demeurant le premier partenaire financier de l’agriculture malienne», s’est-il réjoui.
Par ailleurs, le président du Conseil a relevé que la BNDA, fidèle à sa vocation de banque agricole, a injecté 267 milliards de Fcfa en 2019 dans le financement de l’agriculture, consacré 80 milliards de Fcfa dans le financement des équipements et de l’habitat des particuliers. Quant aux PME/PMI, le volume des engagements en leur faveur a augmenté de 44% en passant de 87,99 milliards de Fcfa en 2018 à 125,703 milliards de Fcfa en 2019.
Pendant l’année écoulée, a-t-il rappelé, la BNDA a accordé 29 milliards de Fcfa à des entreprises appartenant à des femmes ou gérées par elles, à des groupements féminins ou des femmes salariées du public, du privé, de l’armée ou relevant de corps paramilitaires. Au même moment, la banque a accompagné sept institutions de micro-finance pour un montant de 2,929 milliards de Fcfa, contre 2,600 milliards de Fcfa en 2018, soit une hausse de 12%. Les impôts payés à l’État totalisent 13 milliards de Fcfa en 2019, contre 12 milliards de Fcfa en 2018.
En matière de dépôt, Moussa Alassane Diallo a indiqué que les clients font davantage confiance à la BNDA comme en témoigne l’évolution des dépôts des différents segments de la clientèle. Les dettes à l’égard de la clientèle (y compris les dettes attachées) ont augmenté de 5% (16 milliards de Fcfa) pour s’établir à 325 milliards Fcfa au 31 décembre 2019. De même, l’activité crédit se développe et s’adresse à tous les secteurs de l’économie malienne, l’agriculture demeurant le cœur de métier de la banque.
Le financement annuel de l’économie malienne par la BNDA a augmenté de 10% (46 milliards de Fcfa) et s’établit à 506 milliards Fcfa en 2019, dont 53% accordé à l’agriculture. L’institution financière a aussi augmenté son volume global d’activités et amélioré son positionnement par rapport à la concurrence. Elle détient, au 30 septembre 2019, 11,2% des dépôts bancaires, 12,5% des crédits bancaires.
Ces performances, a souligné Moussa Alassane Diallo, ont été réalisées grâce à une adaptation constante des moyens de production aux nombreux défis. La BNDA a, à en croire le PCA, su améliorer ses prouesses malgré un contexte difficile marqué par la rareté, le renchérissement des ressources financières et la crise sécuritaire accentuant l’insolvabilité des clients. Dans le même temps, la banque a poursuivi le projet digital, la réforme et la mise en œuvre des réformes réglementaires, s’est-t-il félicité.
Il a salué les dispositions prises par la direction générale de la banque à travers la note d’information du 17 mars 2020 pour la mise en œuvre effective des mesures de prévention contre la Covid-19 décidées par le gouvernement du Mali.
Aminata Dindi SISSOKO
Source : L’ESSOR