Longtemps à la traine de son concurrent Orange-Mali, la société de téléphonie Malitel est en passe de fermer boutique. Elle n’arrive pas à satisfaire la clientèle et avec l’arrivée du 3e operateur, les choses semblent se compliquer davantage.
Les habitants de la partie septentrionale du pays ne diront pas le contraire tant leur galère est une routine. Ils n’arrivent pas à faire une semaine pleine sans que le réseau ne soit perturbé, laissant la plupart des détenteurs de leur puce dans le désarroi total.
« Je dois être en contact avec ma famille à Bamako et nous sommes dans une zone de conflit, mais il suffit d’un petit vent pour que le réseau déconne, et cela souvent pendant une journée, voire deux », se lamente un travailleur d’une ONG internationale de la région de Tombouctou. « Mon service et moi n’avions pas eu autre choix que de changer la puce de tous afin d’éviter certaines situations ». Et pourtant, ce n’est pas une question sécuritaire, car les agents de ladite société se voient en ville en longueur de journée.
Quant à la connexion toujours dans la région nord du Mali et même au sud, le constat est amer. Les détenteurs des produits Internet de Malitel ne savent plus à quel saint se vouer. A peine si la 3G marche à plus forte raison la 4G. Ce qui fait grincer les dents de plusieurs utilisateurs, qui cherchent des moyens pour s’en débarrasser. Comme c’est le cas de cet agent de santé qui avait la clé de connexion de Malitel et qui a fini par la transformer en clé USB parce qu’elle ne jouait plus son rôle de clé de connexion.
Tout comme Bamako, Kayes, les usagers de Ségou aussi sont mécontents de la qualité du service Malitel. « ADSL de Malitel est simplement honteux. Tu peux passer plusieurs heures sans la connexion mais il suffit que le mois arrive à terme pour qu’on voit les factures faufiler », explique un détenteur de ce produit qui est payé mensuellement.
Certains ont trouvé la parade en s’offrant des services de la nouvelle téléphonie mobile qui a ouvert ses portes, seulement la semaine surpassée à Ségou. D’ailleurs, les Ségoviens commencent à parler du bienfait de ce nouvel opérateur.
Cette situation interpelle plus d’une fois l’administration de cette grande filiale qui a été le premier operateur au Mali mais qui occupe la queue du peloton à cause de la gestion peu orthodoxe faite par les différents patrons qui se sont succédé.
Rappelons que l’ancien PDG, Mohammed Morchid, selon une source proche du dossier aurait été limogé par la chute vertigineuse des chiffres, voire une mauvaise performance. Il avait été remplacé par Abdel Aziz Beddini. Aujourd’hui, installé depuis plus d’un an, le nouveau patron n’arrive pas à mettre la Sotelma/Malitel sur les rails.
Le nouveau PDG est-il incompétent au point qu’il va laisser la société fermer boutique ? La question est posée. Une seule chose demeure : plusieurs abonnés ont abandonné leur produit pour se ruer vers d’autres opérateurs. Et dans la foulée, l’on apprend que certains syndicalistes s’apprêtent à enfoncer le clou.
Nous y reviendrons !
Abdourahmane Doucouré LA SIRENE