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Tchad: une vidéo montrant des violences policières crée l’émoi

Au Tchad, après les manifestations de ce lundi, le procureur a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire sur la mort d’au moins un étudiant, mais aussi sur des violences dont il aurait fait l’objet. Cette information judiciaire est aussi censée faire la lumière sur une vidéo qui circule sur Internet ces derniers jours et dans laquelle on voit des policiers du Groupe mobile d’intervention de la police battre des jeunes et les soumettre à des traitements humiliants et dégradants.

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GMIP, quatre lettres qui apparaissent dès les premières images à l’écran. Un sigle dans le dos d’un policier, un fouet à la main. GMIP comme Groupe mobile d’intervention de la police. Cet agent des forces de l’ordre n’est pas seul. Ils sont une bonne dizaine de part et d’autre de jeunes en file indienne. Des jeunes à genoux, tous torses nus, le pantalon qui leur tombe sur les hanches, couverts de sable ou d’eau.

Bientôt la colonne de prisonniers se met en mouvement. On les voit avancer sur les genoux, puis se rouler dans le sable, sous les injonctions des policiers. Des policiers qui les battent à chaque rotation, avec des fouets et des bâtons. Il est difficile de comprendre tous les mots qui sont prononcés en arabe tchadien. De temps en temps, certains sont audibles. « Ouvrez les oreilles », crie par exemple un policier. Les jeunes prisonniers tirent sur leurs lobes d’oreilles frénétiquement. « Répétez, je ne manifesterai plus », leur lance-t-il.

« Il s’agit d’actes de torture »

L’un des plus jeunes fond en larmes. Si certains des policiers semblent dire à leurs comparses d’arrêter, le manège reprend pourtant de plus belle. Ramper, rouler, toujours sous les coups de fouet.

« Il s’agit des agents de l’Etat qui agissent au nom de l’Etat, il s’agit d’actes de torture, d’actes humiliants, d’actes dégradants, dénonce Doumguinam Blaise Gosngar, responsable local de l’ONG Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat) au micro de RFI. Tout est là. Donc ces victimes ont triplement subi des supplices. »

S’agit-il d’une vidéo de jeunes arrêtés suite aux manifestations de lundi dernier ? C’est ce que semblent penser les organisations locales de défense des droits de l’homme. « On n’a pas besoin que la personne soit élève ou étudiante, s’emporte Doumguinam Blaise Gosngar.Même si c’est un simple citoyen, les lois protègent les citoyens de quelque nature que ce soit. On ne peut pas choisir le statut de la personne pour lui infliger telle ou telle torture. »

Contacté par RFI, le directeur général de la police assure vouloir faire toute la lumière sur cette affaire. D’où l’ouverture d’une information judiciaire.

 

Source: RFI

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